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Charlotte, le magazine de BD qui défie la censure

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Un refus d’agrément menace l’avenir de cette publication audacieuse, accusée de s’éloigner de l’actualité.

Le mensuel de bande dessinée Charlotte, cofondé par des figures du milieu comme Bastien Vivès, risque de disparaître après le rejet de sa demande d’agrément par la Commission paritaire des publications. Ce statut, essentiel pour bénéficier d’avantages fiscaux et postaux, lui a été refusé en raison d’un contenu jugé trop éloigné de l’actualité.

Dans un courrier daté de février, la commission a estimé que les articles du magazine, bien que consacrés à la culture BD, manquaient de lien direct avec l’information récente. Une décision qui prive Charlotte des aides financières cruciales pour sa survie. Vincent Bernière, son directeur, dénonce une forme de censure déguisée, annonçant son intention de saisir la justice administrative.

Les règles en vigueur imposent aux périodiques de bande dessinée de consacrer au moins 10 % de leur pagination à des rubriques d’actualité. Or, le premier numéro de Charlotte, publié en octobre, proposait principalement des récits intemporels et des hommages à la culture populaire du siècle dernier. La commission avait initialement pointé des illustrations à connotation pornographique, un grief finalement abandonné lors du recours.

Cette affaire soulève des questions sur la liberté éditoriale dans un secteur déjà fragilisé. Après un âge d’or dans les années 1950-1970, la presse BD française a vu son lectorat vieillir et ses points de vente se raréfier. Charlotte, avec son approche artistique exigeante, incarnait un renouveau. Son combat juridique pourrait redéfinir les limites imposées à la création dans ce domaine.

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