Politique
Premier conseil des ministres pour le gouvernement Borne, avec déjà une fausse note
On l’aura attendue longtemps: l’équipe de la nouvelle Première ministre Elisabeth Borne doit fouler lundi peu avant 10 heures le gravier de l’Elysée pour un conseil des ministres qui lance véritablement le second quinquennat d’Emmanuel Macron, avec déjà une fausse note: les accusations de viol visant Damien Abad.
Macron II, acte 1er, scène 2. Près d’un mois après la réélection du chef de l’Etat et trois jours après la fin de la longue maturation qui a présidé au casting de Matignon comme des ministres, le nouveau gouvernement se réunit au grand complet avec au menu les grandes priorités tracées par le président, école, santé, transition écologique mais aussi la lutte contre l’inflation.
« Le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale sera donc sur le pouvoir d’achat », a d’ailleurs confirmé Mme Borne dans un entretien au Journal du Dimanche.
La Première ministre a égrené différentes mesures prévues par ce futur texte, concrètement une loi rectificative du budget 2022 : prolongation du bouclier tarifaire, chèque alimentation, relèvement du point d’indice des fonctionnaires, suppression de la redevance audiovisuelle, etc.
Autant de mesures au goût sucré pour les ménages mais au coût salé pour les finances publiques, alors que se profilent les élections législatives pour lesquelles la majorité est donnée favorite en dépit d’une probable forte poussée de la gauche unie.
Ce conseil des ministres sera l’occasion d’un premier tour de piste pour les nouveaux entrants d’un gouvernement Borne qui compte cependant en son sein une majorité de membres de l’équipe sortante (14 sur un total de 27 membres).
Parmi les nouveaux visages, celui du ministre de l’Education nationale, l’universitaire Pap Ndiaye, sera au centre des attentions. Seule véritable surprise du nouvel exécutif, sa nomination a suscité un tombereau de réactions furieuses à l’extrême droite qui l’accuse de « vouloir déconstruire le pays ».
Mais un invité surprise a aussi fait irruption à l’agenda politique de l’exécutif: Damien Abad, ex-président du groupe LR à l’Assemblée nationale et principale prise de guerre de la macronie depuis la victoire du président sortant le 24 avril.
Nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, M. Abad, lui-même handicapé, fait face à de graves accusations de viols dans un article publié samedi par Médiapart, ce qu’il nie « avec la plus grande force ».
Borne « pas au courant »
Selon Mediapart, deux femmes, dont le journal a recueilli les témoignages, accusent Damien Abad, 42 ans, de viol en 2010 et en 2011. Un signalement a été effectué la semaine dernière auprès de LR, LREM et de la justice qui dit l’analyser. Le parquet de Paris a déjà classé sans suite deux plaintes en 2012 et en 2017 de l’une des plaignantes.
Après les critiques visant l’investiture du LREM Jérôme Peyrat, condamné en 2020 pour des violences envers une ex-compagne, et qui s’est finalement résolu à retirer sa candidature, l’exécutif et la majorité doivent affronter une nouvelle tempête sur le dossier des violences faites aux femmes.
L’affaire fait aussi écho au cas de Taha Bouhafs qui a retiré sa candidature pour LFI aux législatives avant que ne soit révélée l’existence d’une enquête interne après des accusations de violences sexuelles visant le jeune journaliste militant.
« Nous croyons d’abord la parole des femmes », a commenté dimanche, le chef de file insoumis Jean-Luc Mélenchon.
« Pas au courant » de ces affaires avant leur révélation par Médiapart, Elisabeth Borne a promis de tirer « toutes les conséquences » en cas de « nouveaux éléments » et de saisine de la justice, à l’occasion d’un déplacement dans le Calvados où elle brigue un premier mandat de député.
A trois semaines du premier tour des législatives, l’Elysée a d’ailleurs mis la pression sur les quatorze ministres-candidats. Conformément à une règle non écrite datant de 2007, et déjà édictée en 2017 par Emmanuel Macron, ils devront démissionner en cas de défaite à ce prochain scrutin.
Une règle qui vaut aussi pour Mme Borne.
Politique
Bayrou poursuit ses tractations à la veille de la déclaration de politique générale
À quelques heures de sa déclaration de politique générale, François Bayrou navigue entre concessions et fermeté pour éviter une crise parlementaire.
Le Premier ministre François Bayrou, en quête d’un équilibre délicat entre stabilité gouvernementale et satisfaction des exigences socialistes, poursuit ses négociations intensives. Alors que la réforme des retraites se profile comme le dossier brûlant de cette semaine, les discussions s’intensifient pour éviter une motion de censure de la gauche tout en préservant l’alliance avec Les Républicains (LR).
Les tractations se sont multipliées à Matignon, avec des rencontres cruciales impliquant les présidents des deux chambres du Parlement, ainsi qu’une délégation socialiste. L’objectif est clair : obtenir un accord de non-censure de la part du Parti socialiste, qui conditionne son soutien à des gages significatifs sur la réforme des retraites. Le Premier ministre, malgré la pression, doit jongler avec les attentes contradictoires de ses alliés politiques.
Les socialistes, représentés par Olivier Faure, réclament une suspension immédiate de la réforme, une mesure que certains ministres semblent prêts à envisager comme un compromis pour maintenir la cohésion gouvernementale. Cependant, cette proposition divise le camp présidentiel. D’un côté, des personnalités comme Yaël Braun-Pivet montrent une certaine ouverture à la discussion, tandis que d’autres, comme Mathieu Lefèvre, s’y opposent fermement, soulignant le coût financier et la perte de temps que cela impliquerait.
Edouard Philippe, depuis Le Havre, a également mis en garde contre un retour en arrière, soulignant les risques pour la situation financière de la France. À ses côtés, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a rappelé l’importance de la réforme pour l’intérêt national, tout en laissant entendre que certaines négociations pourraient être ouvertes sur des points spécifiques comme l’usure professionnelle et l’emploi des seniors.
La droite, de son côté, menace de quitter le gouvernement si Bayrou cède trop aux exigences de la gauche. Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse ont tous deux exprimé leur réticence à accepter une suspension sans plan alternatif, voyant cela comme un saut dans l’inconnu sans filet de sécurité.
La clé de voûte de ces négociations réside dans la capacité de Bayrou à trouver un terrain d’entente qui satisfasse les socialistes sans aliéner ses alliés de LR. La réforme des retraites, symbole de la politique économique du quinquennat Macron, est au cœur de ces tractations, et le Premier ministre doit manœuvrer avec prudence pour éviter une crise politique majeure.
Dans ce contexte, le rôle du président Emmanuel Macron, bien que discret, est crucial. Les échanges entre Bayrou et ses ministres, ainsi que les consultations avec le chef de l’État, illustrent l’enjeu de cette réforme pour le bilan de la présidence.
Les jours à venir seront décisifs pour l’avenir politique de la France, avec une déclaration de politique générale qui pourrait soit consolider le gouvernement, soit ouvrir la porte à des turbulences parlementaires.
Politique
Justice : Philippe Tabarot, ministre des Transports, visé par une enquête pour détournement de fonds publics
Soupçonné d’avoir occupé un emploi fictif, Philippe Tabarot fait face à des accusations graves de détournement de fonds publics et de prise illégale d’intérêts. Une affaire qui met en lumière des pratiques controversées au sein de sa carrière politique.
Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, est au centre d’une enquête judiciaire diligentée par le Parquet national financier (PNF). Cette procédure, confirmée par une source judiciaire et révélée par Le Monde, repose sur des accusations de détournement de fonds publics, de prise illégale d’intérêts et de recel. L’origine de cette investigation remonte à un signalement effectué en juillet 2021 par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
L’affaire trouve ses racines dans les fonctions exercées par Philippe Tabarot entre 2018 et 2020, avant son entrée au gouvernement en décembre 2024. Durant cette période, l’ancien sénateur des Alpes-Maritimes occupait des postes stratégiques au sein du groupement d’intérêt public (GIP) touristique et culturel du Cannet, ainsi qu’à la mairie de cette même commune. Ces positions, cumulées avec son mandat de vice-président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur chargé des transports, soulèvent des interrogations sur la réalité des activités effectuées et sur le cumul des rémunérations perçues.
Selon les informations recueillies, Philippe Tabarot a été président du GIP avec un salaire mensuel de 6 900 euros, avant d’y devenir « chargé de mission » pour 4 500 euros par mois. En parallèle, il a assumé en 2019 le rôle de « chargé de communication » pour la mairie du Cannet, avec une rémunération supplémentaire de 1 276 euros par mois. Cette mairie était alors dirigée par sa sœur, Michèle Tabarot, députée et figure influente des Républicains dans les Alpes-Maritimes. Ce cumul de fonctions, associé à des rémunérations élevées, alimente les soupçons sur d’éventuels emplois fictifs.
Le PNF concentre ses investigations sur deux volets principaux : les avantages indus perçus par Philippe Tabarot dans l’exercice de ses fonctions locales et la réalité des missions qui lui ont été confiées. Une perquisition menée en novembre 2022 à son domicile et dans les locaux administratifs concernés a permis de recueillir des éléments susceptibles d’éclairer ces zones d’ombre.
Interrogé par Le Monde, Philippe Tabarot affirme n’avoir « jamais été entendu » dans ce dossier, réfutant implicitement les accusations portées à son encontre. Toutefois, cette affaire, révélée au grand public peu après sa nomination, risque de fragiliser sa position au sein du gouvernement.
Alors que l’affaire suit son cours, elle pose une nouvelle fois la question de la transparence et de l’intégrité des élus face à leurs responsabilités.
France
Mélenchon dénonce la « forfaiture » et la « servilité » du PS, des Ecologistes et du PCF
Jean-Luc Mélenchon dénonce la trahison des partis alliés et leur manque d’indépendance face au gouvernement.
Dans le cadre des négociations budgétaires, Jean-Luc Mélenchon, chef de file des Insoumis, n’a pas mâché ses mots à l’égard des représentants socialistes, écologistes et communistes. Il les accuse de manquer de loyauté envers l’alliance du Nouveau Front Populaire (NFP) et de se montrer trop conciliants avec le gouvernement actuel.
Mélenchon a exprimé sa frustration via un message sur X, où il critique vivement les méthodes de négociation employées par les partis de gauche traditionnels. Selon lui, ces discussions secrètes et en marge des principes fondateurs du NFP constituent une véritable trahison. « Ils négocient dans l’ombre, contre l’intérêt commun de notre coalition », a-t-il souligné, dénonçant une attitude servile et une absence de vision.
Le leader des Insoumis s’est également montré catégorique sur le fait que tout accord de non censure provenant du Parti Socialiste ou d’Europe Écologie Les Verts (EELV) serait sans effet sur son propre mouvement. Cette position est prise alors que le gouvernement cherche à éviter une nouvelle motion de censure en tentant de rallier des soutiens à gauche.
En attendant la déclaration de politique générale du Premier ministre François Bayrou, prévue pour le 14 janvier, les Insoumis refusent de s’engager dans des discussions avec les ministres de l’Économie et des Comptes publics. Cette attitude est en opposition directe avec celle des autres partis de gauche, qui ont accepté d’entamer des pourparlers.
Manuel Bompard, coordinateur de La France Insoumise (LFI), a également mis en garde contre les conséquences politiques d’un vote en faveur du budget gouvernemental. « Voter le budget, c’est soutenir le gouvernement », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de rester fidèle aux principes de la gauche radicale.
Cette situation rappelle les tensions passées au sein de la gauche française, où les critiques contre le Parti Socialiste, notamment sous la présidence de François Hollande, avaient atteint des sommets. Mélenchon et ses alliés semblent prêts à raviver cette hostilité populaire si les partis de gauche continuent sur cette voie. « Le retour des sifflets contre le PS pourrait être plus rapide que prévu », a averti Bompard, évoquant un possible retour de l’impopularité pour le PS.
La stratégie de Mélenchon est claire, maintenir une ligne dure et indépendante, loin des compromis qu’il juge inacceptables, et rappeler à ses alliés qu’ils doivent rester fidèles à l’esprit du NFP. Cette position risque de compliquer davantage les négociations budgétaires, déjà délicates, et pourrait entraîner des répercussions sur la cohésion de la gauche française à l’approche des échéances politiques à venir.
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