Monde
Russie : Après plus de 30 ans, McDonald’s quitte définitivement la Russie
Un symbole de la fin de la Guerre Froide quitte Moscou: après plus de 30 ans de présence en Russie, McDonald’s a annoncé lundi se retirer entièrement du pays et vendre ses activités en réaction à l’invasion de l’Ukraine.
« La crise humanitaire provoquée par la guerre en Ukraine et l’environnement économique imprévisible en ayant découlé ont conduit McDonald’s à conclure que la poursuite de nos opérations en Russie n’était plus tenable ni cohérente avec nos valeurs », a indiqué le géant américain dans un communiqué.
L’entreprise avait annoncé le 8 mars la fermeture temporaire de ses restaurants et la suspension de ses opérations dans le pays, emboîtant le pas à d’autres multinationales prenant leurs distances avec Moscou.
A l’instar d’autres marques symboles de la culture américaine dans le monde, comme Coca-Cola ou Starbucks, la chaîne de fast-food faisait alors l’objet d’un appel au boycott sur les réseaux sociaux.
« Nous sommes engagés envers notre communauté mondiale et devons rester inflexibles quant à nos valeurs », a déclaré le directeur général du groupe Chris Kempczinski, cité dans le communiqué.
850 restaurants
McDonald’s avait ouvert son premier restaurant à Moscou en janvier 1990, un peu moins de deux ans avant l’effondrement de l’URSS.
La chaîne compte aujourd’hui environ 850 établissements et 62.000 salariés dans le pays. Plus de 80% des restaurants y portant son nom sont directement gérés par le groupe, pour qui la Russie représentait en 2021 environ 9% de son chiffre d’affaires total et 3% de son bénéfice opérationnel.
L’entreprise cherche à revendre l’intégralité de son portefeuille russe à un acteur local mais n’a pas encore donné le nom d’un repreneur. Quiconque reprendra l’activité ne pourra a priori pas utiliser le nom, le logo ou les menus de McDonald’s.
Jusqu’à ce qu’une transaction soit finalisée, McDonald’s s’engage à continuer de payer ses employés et veut s’assurer que ces derniers continuent d’être embauchés par le futur acquéreur.
Le groupe va enregistrer dans ses comptes une charge comprise entre 1,2 milliard et 1,4 milliard de dollars en raison de son retrait du pays.
« Compte tenu des circonstances de la vente, des difficultés financières auxquelles sont confrontés les acheteurs russes potentiels et du fait que McDonald’s n’accordera pas de licence pour sa marque ou son identité, il est peu probable que le prix de vente se rapproche de la valeur comptable de l’entreprise avant l’invasion de l’Ukraine », a relevé Neil Saunders du cabinet GlobalData.
« Nouvelle ère »
« Après près d’un demi-siècle d’animosité liée à la Guerre Froide, l’image des Arches Dorées rayonnant au-dessus de la place Pouchkine représentaient pour beaucoup, des deux côtés du rideau de fer, le début d’une nouvelle ère », a décrit M. Kempczinski dans une lettre adressée à l’ensemble de la communauté McDonald’s.
Il s’agissait alors d’un événement majeur pour les Soviétiques en pleine effervescence sous la perestroïka.
Le groupe s’est étendu dans les années et les décennies suivantes dans plusieurs autres villes russes, de Kaliningrad à Vladivostok en passant par Saint-Pétersbourg et Nijni Novgorod.
« McDonald’s et la Russie se sont tellement entremêlés qu’il semble impossible d’imaginer l’un sans l’autre », a résumé M. Kempczinski. « Et pourtant, c’est malheureusement là où nous en sommes arrivés aujourd’hui. »
A l’instar de nombreuses autres entreprises occidentales, le restaurateur a décidé de se retirer du pays, citant en plus des considérations humanitaires et la condamnation des actions militaires de la Russie, la difficulté croissante de faire fonctionner l’entreprise normalement.
« McDonald’s a décidé qu’il valait mieux quitter complètement le pays plutôt que de faire face à l’incertitude persistante quant à la date de reprise des opérations », avance Neil Saunders en prédisant que d’autres marques pourraient suivre.
Le constructeur automobile français Renault a dans la même veine cédé lundi ses actifs à la Russie, à savoir sa participation majoritaire dans le groupe qui fabrique les voitures Lada, marquant la première nationalisation d’ampleur depuis le début du conflit ukrainien.
M. Kempczinski a assuré que le départ de McDonald’s de Russie « n’était pas une décision facile et ne sera pas simple à mettre en oeuvre étant donné la taille de notre entreprise et les difficultés actuelles d’opérer en Russie ».
Il a toutefois affirmé que le groupe ne reviendrait pas sur son choix.
Monde
La Russie expose un petit mammouth quasi intact de 50.000 ans
Un spécimen de mammouth exceptionnellement bien conservé a été mis au jour en Iakoutie, offrant un aperçu unique sur la vie des mammouths durant le Pléistocène.
La Russie a récemment présenté un spécimen de mammouth remarquablement bien conservé, découvert dans les confins glacés de l’Extrême-Orient russe. Ce mammouth, baptisé « Iana » en référence à la rivière où il fut retrouvé, a été exposé à l’Université fédérale du Nord-Est à Iakoutsk, suscitant un intérêt scientifique international.
La carcasse de ce mammouth femelle, estimée à plus de 50.000 ans, est un trésor pour les paléontologues. Pesant 180 kilogrammes et mesurant environ 120 centimètres de hauteur pour moins de deux mètres de longueur, Iana est considérée comme potentiellement le mammouth le mieux préservé au monde. Sa tête, son tronc, ses oreilles et sa bouche sont intacts, sans signe de déformation ou de dommage notable, une rareté dans le domaine de la paléontologie.
La découverte de Iana a eu lieu cet été dans le cadre de recherches à la station de Batagaïka, un lieu déjà connu pour ses trouvailles préhistoriques. Le permafrost de cette région agit comme une chambre froide naturelle, préservant les restes d’animaux disparus depuis des millénaires. Avant Iana, seulement six carcasses de mammouths avaient été découvertes dans le monde, cinq en Russie et une au Canada, soulignant ainsi l’importance de cette trouvaille.
Les analyses prévues sur Iana permettront d’éclairer plusieurs aspects cruciaux de la vie des mammouths : leur développement, leur adaptation à l’environnement, et les conditions écologiques de l’époque. L’âge exact de Iana, estimé actuellement à environ un an, sera également précisé, offrant des données inestimables sur la croissance et la longévité de ces géants de l’ère glaciaire.
Cette découverte intervient dans un contexte où la région de Iakoutie continue de révéler des vestiges du passé préhistorique, tels que des restes de chevaux et de bisons, ainsi qu’une momie de lemming, soulignant la richesse paléontologique de cette terre gelée.
L’étude de Iana et des autres spécimens découverts dans cette région promet de faire progresser notre compréhension des écosystèmes disparus et des créatures qui les habitaient, contribuant ainsi à l’histoire naturelle de notre planète.
Monde
Trump dit vouloir « stopper le délire transgenre » dès son premier jour
En prévision de son investiture, Donald Trump annonce des mesures drastiques contre les droits transgenres et l’immigration clandestine.
Le prochain président des États-Unis, Donald Trump, a clairement affiché ses intentions de réformer de manière radicale les politiques en matière de genre et d’immigration. Lors d’un rassemblement à Phoenix, il a détaillé un plan qui, selon ses dires, vise à rétablir l’ordre et la tradition aux États-Unis.
Dans un discours aux allures de manifeste, Trump a exprimé son intention de signer, dès le premier jour de son mandat, des décrets pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « délire transgenre ». Ces mesures incluent l’interdiction des traitements médicaux pour le changement de genre chez les mineurs, l’exclusion des personnes transgenres de l’armée, et leur bannissement des établissements scolaires. Il a également souligné que sa politique serait basée sur la reconnaissance de deux genres uniquement, homme et femme, excluant toute autre identité de genre.
Le choix de ces actions illustre une volonté manifeste de s’opposer à ce que le camp conservateur perçoit comme une dérive sociétale. En s’attaquant à ce qu’il appelle le « wokisme », Trump entend non seulement s’aligner avec les valeurs traditionnelles de son électorat mais aussi capitaliser sur la polarisation croissante autour des questions identitaires. La rhétorique employée, qui dépeint ces droits comme une menace pour la société, résonne auprès de ceux qui craignent une érosion de leurs valeurs culturelles.
Parallèlement, Trump a réaffirmé sa politique d’immigration stricte, promettant des mesures pour fermer les frontières et expulser les migrants illégaux en masse. Cette promesse s’inscrit dans une continuité avec ses précédentes actions en matière d’immigration, renforçant ainsi son image de protecteur des frontières nationales. En désignant les cartels comme des organisations terroristes étrangères, il cherche à légitimer une approche plus agressive contre la criminalité transfrontalière.
L’engagement de Trump à résoudre rapidement des crises internationales, comme celles en Ukraine et au Moyen-Orient, sans fournir de détails sur les méthodes, souligne une approche qui privilégie l’affirmation de puissance et la résolution rapide, au risque de simplifier des situations complexes.
Enfin, ses menaces envers le canal de Panama, qu’il accuse de ne pas traiter les navires américains de manière équitable, montrent une propension à utiliser la force diplomatique pour défendre les intérêts américains, même si cela implique de remettre en question des accords internationaux établis.
Cet ensemble de promesses dessine un portrait d’un retour à une Amérique où la tradition, l’ordre et la fermeté sont les maîtres mots, visant à rassurer une partie de l’électorat tout en suscitant des inquiétudes quant aux implications pour les droits individuels et les relations internationales.
Europe
Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique
L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.
La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.
L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.
La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.
Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.
Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.
La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.
Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.
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