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Le Phocéa, le destin rocambolesque d’un voilier de course devenu yacht de luxe

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Passé du navigateur Alain Colas à l’homme d’affaires français Bernard Tapie, le Phocéa, voilier taillé pour la course au large en solitaire et transformé en yacht de luxe, a connu une destinée rocambolesque pour finir coulé au large de la Malaisie.

« J’en ai chialé tellement c’est triste », a confié dimanche à l’AFP Bernard Tapie, après avoir appris la fin du navire.

Le quatre-mâts de 72 mètres a sombré vendredi matin à proximité de l’île touristique de Langkawi, au lendemain d’un incendie qui l’a dévasté, a déclaré à l’AFP Mohamad Zawawi Abdullah, un haut responsable des garde-côtes malaisiens. Sept membres d’équipage ont été sauvés par les secours.

Il restera de ces navires qui ont fait rêver les amoureux de la mer mais dont l’histoire mouvementée aboutit à une fin tragique.

Le navigateur Alain Colas avait confié à l’architecte naval Michel Bigouin, concepteur de plusieurs des Pen Duick d’Eric Tabarly, le soin de créer à Toulon ce monstre pour la Transat anglaise de 1976. Course qu’il termine… derrière Tabarly après une avarie.

Baptisé Club Méditerranée, le voilier ultra-moderne n’aura pas d’autre opportunité de connaître la gloire en course et se retrouve amarré à Tahiti après la disparition d’Alain Colas en mer à bord du Manureva en 1978.

« Je l’ai découvert en Polynésie en 1982, rouillé de partout, il servait de ponton d’amarrage », a raconté dimanche à l’AFP Bernard Tapie, « tombé fou amoureux de ce navire » qu’il rachète à la veuve d’Alain Colas et rebaptise « Phocéa ».

L' »envie folle » de l’homme d’affaires ? « En faire un bateau extrêmement performant et extrêmement confortable » et « battre le record » de la traversée de l’Atlantique d’Ouest en Est datant de 1905.

Le navire est rénové et modernisé par le même Michel Bigouin, ses mâts rehaussés, sa voilure augmentée. En juillet 1988, Bernard Tapie et son équipage quittent New York et essuient « une très forte tempête: le navire s’est couché deux fois et a croisé deux icebergs ». Mais huit jours plus tard, la côte française. Le record est pulvérisé de quatre jours.

Yacht pour jet-set

« Tous mes meilleurs souvenirs, sportifs, humains, économiques, sont nés sur ce bateau », souffle l’ancien président de l’Olympique de Marseille, homme d’affaires et ministre.

Il s’en servira d’ailleurs pour des « séminaires ». « Il y a beaucoup de gens qui étaient très heureux de faire un tour à bord du Phocéa », raconte M. Tapie.

Les ennuis financiers et judiciaires de l’homme d’affaires conduisent au rachat du navire en 1997 par la femme d’affaires libanaise Mouna Ayoub.

La milliardaire en fait un yacht de grand luxe pour recevoir la jet-set mondiale, elle réduit la hauteur des mâts, augmente la surface habitable, et le revend en 2010. Quelques années plus tard, une vente aux enchères de plus de 1.000 objets provenant du Phocéa lui rapportera 414.000 euros. Des robes haute couture vendues à cette occasion rapporteront bien plus que la cloche de pont gravée « Phocéa » adjugée à 1.400 euros.

Pour sa quatrième vie, c’est un tandem associant le milliardaire Xavier Niel et les frères Steve et Jean-Émile Rosenblum, fondateurs du site Pixmania, qui rachète le Phocéa et l’enregistre à Malte dans l’optique de le louer à de riches plaisanciers, selon Mediapart.

Ils en confient la gestion à Pascal Saken, un homme se présentant comme un « homme d’affaires international et investisseur du Vanuatu » et consul honoraire de cet archipel du Pacifique. La police de Papouasie-Nouvelle-Guinée le soupçonnera de trafic d’armes et de drogues, selon la presse locale.

Endommagé dans une tempête en 2013, le Phocéa est convoyé dans un chantier naval de Phuket (Thaïlande) appartenant à Pascal Saken, qui n’hésite pas à se prétendre propriétaire du bateau qu’il a rebaptisé « Enigma ».

L’Enigma naviguait depuis en Malaisie où il a pris feu et sombré. Une enquête été ouverte pour déterminer les causes de l’incendie, selon les garde-côtes.

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Europe

Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi

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Rome envisage de faire payer l'accès à la fontaine de Trevi

Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.

La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.

Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.

Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.

Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.

Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.

La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.

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Europe

Ukraine : Zelensky appelle à plus d’armements alors que Moscou intensifie son offensive

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Ukraine : Zelensky appelle à plus d'armements alors que Moscou intensifie son offensive

Alors que la guerre en Ukraine s’enlise et que Moscou renforce ses frappes dans l’est du pays, Volodymyr Zelensky a lancé un appel pressant à ses alliés pour obtenir davantage d’armements. Le président ukrainien demande également l’autorisation d’utiliser ces armes sur le sol russe, une demande qui divise les puissances occidentales.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réclamé vendredi un renforcement urgent des livraisons d’armes de la part de ses alliés, lors d’une réunion internationale à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne. Cet appel intervient à un moment critique, alors que la Russie intensifie ses frappes et continue de progresser dans la région du Donbass, à l’est du pays. Zelensky a particulièrement insisté sur la nécessité d’équipements militaires, notamment des systèmes de défense aérienne, pour protéger l’Ukraine des bombardements incessants de Moscou, dont le plus récent a dévasté un institut militaire à Poltava, causant au moins 55 morts.

Parallèlement à ces demandes, le dirigeant ukrainien a renouvelé sa requête controversée de pouvoir frapper des cibles non seulement en Ukraine, mais également en Russie, à l’aide des armes fournies par les Occidentaux. Cette requête divise les alliés de Kiev, dont les États-Unis et l’Allemagne, en raison des risques d’escalade avec Moscou, qui continue de brandir la menace nucléaire.

Dans ce contexte tendu, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars pour l’Ukraine, dans l’espoir de répondre aux besoins urgents du pays. Londres et Berlin ont également réaffirmé leur soutien par l’envoi de nouveaux missiles et systèmes de défense aérienne, bien que la solidarité internationale commence à montrer des signes de fragilité. En effet, des débats internes agitent les gouvernements, notamment en Allemagne, où la montée de l’extrême droite pro-russe pose de nouveaux défis. La réduction prévue de l’aide à l’Ukraine dans le budget allemand de 2025, conjuguée aux incertitudes politiques aux États-Unis et en France, accentue les inquiétudes à Kiev.

Alors que la Russie poursuit son offensive et que Vladimir Poutine réaffirme son objectif de contrôler totalement le Donbass, la situation devient de plus en plus délicate pour l’Ukraine. L’effort de guerre semble s’enliser, et malgré le soutien occidental, l’avenir du conflit reste incertain.

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Un tireur de 14 ans fait quatre morts dans son lycée aux Etats-Unis

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Un tireur de 14 ans fait quatre morts dans son lycée aux Etats-Unis

Une nouvelle tragédie a frappé un lycée du sud-est des États-Unis. Un élève de 14 ans a ouvert le feu, tuant deux élèves et deux enseignants avant d’être appréhendé. Ce drame s’ajoute à une longue série de violences armées dans les établissements scolaires du pays.

Un établissement scolaire de Winder, dans l’État de Géorgie, a été le théâtre d’une fusillade qui a coûté la vie à quatre personnes : deux élèves et deux professeurs. Le tireur, un adolescent de 14 ans scolarisé dans le même lycée, a été arrêté sur les lieux. Les autorités locales, représentées par Chris Hosey, directeur du bureau des enquêtes de l’État de Géorgie, ont confirmé que le suspect serait jugé comme un adulte et poursuivi pour meurtre. Cet événement tragique ravive la problématique des fusillades en milieu scolaire, un fléau qui, année après année, endeuille les États-Unis de façon incomparable.

Les forces de l’ordre ont rapidement répondu aux appels d’urgence vers 10h20. Un agent de sécurité présent dans l’établissement a confronté le jeune tireur, qui, réalisant l’inévitabilité de la situation, a décidé de se rendre sans violence. Selon les premières informations, aucune cible particulière n’avait été identifiée par les enquêteurs.

Ce drame fait écho à un signalement antérieur en 2023 par le FBI, qui avait ouvert une enquête sur l’adolescent suite à des menaces publiées en ligne, accompagnées de photos d’armes. Pourtant, faute de preuves tangibles à l’époque, aucune arrestation n’avait été effectuée, bien que les écoles locales aient été alertées. Le FBI a confirmé qu’à ce moment-là, il n’y avait pas de raison légale pour intervenir davantage.

La réaction politique ne s’est pas fait attendre. Le président Joe Biden a exprimé sa colère face à la répétition de ces drames, soulignant l’urgence d’une régulation stricte des armes à feu. La vice-présidente Kamala Harris a également dénoncé l’épidémie de violence armée lors d’un discours, tandis que son adversaire républicain Donald Trump a fustigé le tireur, le qualifiant de « monstre malade ».

Ce nouveau massacre, survenu dans l’État clé de Géorgie à quelques mois des élections présidentielles, risque de raviver les débats sur la législation des armes, un sujet qui divise profondément la nation.

Des témoignages d’élèves présents lors de la fusillade ajoutent une dimension poignante au drame. Stephanie Folgar, 17 ans, se souvient des bruits assourdissants dans les couloirs et des ordres précipités de sa professeure les exhortant à courir et se cacher. Pour nombre d’élèves, ces instants de confusion ont d’abord été interprétés comme un exercice, avant que la panique ne s’installe. Pour tous, cette journée restera gravée dans leur mémoire, marquée par la peur et la douleur.

Les États-Unis demeurent, malgré les réformes sporadiques, l’un des rares pays au monde où les fusillades en milieu scolaire se produisent avec une telle fréquence, exacerbées par la libre circulation des armes à feu. Les images des élèves regroupés dans le stade, attendant de retrouver leurs familles, font écho à tant d’autres tragédies similaires, laissant planer une sombre ombre sur l’avenir des jeunes générations.

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