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Thomas Pesquet, bientôt en orbite pour 200 jours dans l’espace

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Le Jour J approche: l’astronaute français Thomas Pesquet est en plein préparatifs pour son deuxième envol, en avril, vers la Station spatiale internationale (ISS), à bord d’un vaisseau américain de Space X, une première pour un Européen.

Depuis la Californie, il a raconté son entraînement, chamboulé par la pandémie de Covid.

Question: Votre deuxième mission en orbite, « Alpha », arrive… Vous êtes prêts ?

Réponse: « Le lancement se rapproche, il est prévu le 20 avril pour l’instant, mais la date peut encore changer. On est dans cet espèce de processus d’entonnoir avant le décollage. J’arrive tout juste de Russie, et je démarre aujourd’hui (mardi) une nouvelle session d’entraînement chez Space X (la société d’Elon Musk située à Los Angeles, ndlr), où on va vraiment se concentrer sur la capsule « Dragon » qui m’emmènera vers l’ISS avec trois autres astronautes. Toute la partie théorique est derrière nous, donc maintenant on répète le voyage aller qui est le moment le plus intense, considéré comme le plus +dangereux+: on est dans la capsule avec nos scaphandres, tout est répliqué dans le simulateur, en scénario optimal mais surtout au cas où ça se passerait mal, si on n’arrivait pas à rejoindre l’orbite.

Contrairement au Soyouz (le vaisseau russe à bord duquel il avait volé pour sa première mission, ndlr) qui se pilotait à deux, on est quatre donc il ne faut pas se marcher sur les pieds… C’est pas facile en termes de chorégraphie !

Et puis on va bientôt commencer à devenir des +cobayes+ pour la centaine d’expériences scientifiques qui nous attendent là-haut –notre principale mission ».

Question: L’entraînement a-t-il été chamboulé par la pandémie ?

Réponse: « On est testés tout le temps, on fait très attention… On est un peu sous une bulle en permanence. Tout ce qui peut se faire à distance (théorie, etc.), on le fait devant notre ordinateur –je ne suis pas allé m’entraîner physiquement au Japon notamment. C’est un peu frustrant parce que l’ISS, c’est un programme international, et ce qui était fascinant, c’était de rencontrer des gens partout dans le monde….

Ca m’a beaucoup fait réfléchir par rapport à mon futur équipage, parce qu’on arrive moins à se découvrir. Avant c’était en dehors du travail qu’on apprenait vraiment à se connaître, en allant faire des stages de survie, ou tout simplement en s’invitant à dîner… C’était super utile pour former une équipe et fonctionner correctement à bord de la station.

Du coup, c’est rassurant voler avec des gens que je connais déjà ! Shane Kimbrough (l’astronaute américain qui commandera la capsule), on est amis. Idem pour Oleg Novitski, l’astronaute russe qu’on rejoindra dans la station… Et Meghan McArthur (Etats-Unis), je la connais moins mais elle a beaucoup d’humour et ça va être super de passer 200 jours dans l’espace avec elle. Bref, j’ai de la chance de voler avec ces gens-là, ça donne une sérénité.

Une fois à bord, je vais essayer de mieux profiter que la première fois, où j’avais la tête dans le guidon tout le temps… Peut-être en prenant moins de photos en dehors du temps de travail (rires..) ! »

Question: L’Agence spatiale européenne (ESA) va recruter ses futurs astronautes. Qu’attendez-vous de cette nouvelle promotion ?

Réponse: « Je pense qu’on a plein de progrès à faire en termes de parité, donc j’espère qu’on aura 50% de femmes. Et je veux dire aux candidats de ne surtout pas se censurer pour s’inscrire à la sélection, parce qu’il y a déjà assez de mécanismes dans la société qui peuvent censurer les femmes, les minorités…

Avec la nouvelle génération, on va travailler en équipe, à la fois sur l’ISS et les futures missions lunaires: il y aura un travail de transmission très important.

La Lune –pour laquelle je suis candidat, comme tous mes collègues– est une étape technique nécessaire mais ce qu’on a tous en tête, la destination finale, c’est Mars. Parce que scientifiquement, c’est là qu’on va apprendre le plus. Même si je trouve ça optimiste de viser une exploration humaine dans les 4 à 6 ans (comme le projette Elon Musk, ndlr). Quinze ans me semble plus raisonnable ».

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Planète : la ville de Caen annule des projets immobiliers par crainte de la montée des eaux

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Planète : la ville de Caen annule des projets immobiliers par crainte de la montée des eaux

Le projet de grande envergure « Nouveau Bassin » sur la presqu’île de Caen ne verra pas le jour. En cause, les risques grandissants liés à la montée des eaux, obligeant les décideurs à réorienter l’avenir de la zone.

Le vaste projet immobilier « Nouveau Bassin », qui devait transformer une friche industrielle de la presqu’île de Caen en un espace moderne avec 2 300 logements et 35 000 m² de commerces, a été abandonné. Cette décision est exceptionnelle, car elle a été prise en réponse directe à la menace croissante de la montée des eaux. Située entre l’Orne et le canal reliant Caen à la mer, la zone est particulièrement vulnérable aux inondations. D’ici la fin du siècle, l’élévation du niveau de la mer pourrait atteindre un mètre, selon les récentes prévisions du Giec normand, un groupe local d’experts du climat.

L’alerte a été donnée en 2023 alors que toutes les autorisations de construction étaient prêtes. En découvrant les nouvelles données sur l’élévation de la mer, Thibaud Tiercelet, directeur de la SPLA « Caen Presqu’île », a immédiatement présenté ces informations au maire de l’époque, Joël Bruneau. Face à cette menace climatique, les autorités ont opté pour une prudence extrême, préférant annuler le projet plutôt que de risquer des inondations régulières sur un site dont le quai se situe déjà à seulement 70 cm au-dessus de l’eau.

La régulation du canal, assurée par une écluse, est également compromise, avec un battement de marée haute de seulement 50 cm. Dans quelques décennies, elle pourrait devenir inefficace. Le défi désormais consiste à protéger les zones urbaines existantes sans aggraver la situation.

La communauté urbaine de Caen-la-mer, par la voix d’Emmanuel Renard, explique que la montée des eaux d’un mètre est inévitable. Reste à savoir si cela se produira en 2070, 2100 ou plus tard. Pour éviter de coûteuses erreurs futures, les responsables ont décidé de suspendre le projet ainsi que les infrastructures prévues, comme une extension du tramway.

À la place, la SPLA envisage une approche transitoire, avec des occupations temporaires des terrains, comme des logements étudiants et des ateliers d’artisans. En parallèle, des mesures sont prises pour adapter l’écosystème local aux changements environnementaux à venir. Les espèces végétales qui seront plantées dans les espaces publics devront résister à la salinisation progressive due à la remontée des eaux salées.

Ce tournant marque la fin d’une ère où l’humain maîtrisait son environnement par de vastes chantiers. Désormais, l’adaptation au changement climatique devient une priorité absolue.

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Climat : l’été 2024, un record historique de chaleur mondiale

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Climat : l’été 2024, un record historique de chaleur mondiale

L’été 2024 a marqué une nouvelle étape dans la crise climatique, établissant des records de chaleur sur l’ensemble de la planète. Alors que les températures extrêmes, les sécheresses et les inondations se multiplient, les scientifiques tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme face à l’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

L’été 2024 restera gravé dans les annales comme le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale, confirmant une tendance alarmante observée depuis plus d’un an. Les mois de juin à août ont connu des températures moyennes globales sans précédent, battant de nouveaux records. L’observatoire européen Copernicus a ainsi révélé que ces trois mois surpassaient déjà les sommets atteints en 2023, renforçant les inquiétudes des experts sur l’accélération du réchauffement climatique.

Samantha Burgess, cheffe adjointe du service du changement climatique de Copernicus, a souligné l’urgence de la situation. « La planète a connu les mois de juin et d’août les plus chauds jamais enregistrés, ainsi que la journée la plus chaude », a-t-elle déclaré, ajoutant que cette succession de records rend très probable que 2024 devienne l’année la plus chaude de l’histoire moderne, surpassant ainsi 2023.

Les conséquences ne se sont pas fait attendre : des vagues de chaleur intenses ont frappé des pays comme l’Espagne, le Japon, la Corée ou encore la Chine, où les records de chaleur pour le mois d’août ont été pulvérisés. Même l’Australie, pourtant en plein hiver, a souffert de températures anormalement élevées.

Face à cette situation critique, les climatologues avertissent que sans des mesures drastiques pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, les catastrophes climatiques ne feront que s’intensifier. À l’échelle mondiale, les émissions de CO2 atteignaient environ 57,4 milliards de tonnes en 2022, un chiffre qui n’a pas encore montré de signes clairs de réduction. Cependant, la Chine, premier émetteur mondial, semble amorcer un léger recul de ses émissions en 2024 grâce à une accélération inédite de ses capacités d’énergies renouvelables.

Les impacts dévastateurs du changement climatique se sont multipliés cet été à travers les continents. En Inde, la chaleur étouffante de plus de 45°C a mis à rude épreuve le réseau électrique du pays, ralentissant son économie avant d’être suivie d’inondations meurtrières causées par une mousson particulièrement intense. Aux États-Unis, l’ouest a été ravagé par des incendies alimentés par une végétation asséchée, avec des températures dépassant les 48°C à Las Vegas en juillet. De même, le Maroc a connu une canicule d’une rare violence fin juillet, causant la mort de 21 personnes en seulement 24 heures.

Ces événements climatiques extrêmes soulignent les dangers accrus pour les populations les plus vulnérables. En Europe, une étude récente estime que la chaleur intense a provoqué entre 30 000 et 65 000 décès en 2023, principalement chez les personnes âgées. L’Asie n’a pas été épargnée : le typhon Gaemi, qui a dévasté les Philippines et la Chine en juillet, a été renforcé par le réchauffement climatique, tout comme le typhon Shanshan, qui a provoqué des pluies torrentielles au Japon.

Les chiffres de Copernicus confirment l’ampleur du réchauffement : août 2024 a affiché une température moyenne mondiale de 16,82°C, soit 1,51°C de plus que la période préindustrielle, dépassant ainsi le seuil symbolique de 1,5°C fixé par l’accord de Paris. Depuis 2023, ce seuil a été franchi à de nombreuses reprises, faisant craindre que le réchauffement actuel de 1,2°C ne s’approche dangereusement d’un point de non-retour. Pour autant, ces anomalies doivent persister sur plusieurs décennies avant de considérer que le climat se soit réellement stabilisé à ce niveau.

L’un des principaux moteurs de ces records est l’échauffement inédit des océans, qui absorbent plus de 90 % de l’excès de chaleur généré par les activités humaines. Bien que le phénomène El Niño, qui contribue à accroître les températures, ait pris fin, les océans continuent de maintenir des niveaux de chaleur exceptionnels. Toutefois, l’apparition attendue de La Niña, un phénomène climatique généralement associé à un refroidissement, semble retardée. Les modèles climatiques restent incertains quant à l’évolution de la situation dans les mois à venir.

La fin de l’année 2024 pourrait encore réserver des surprises climatiques. Mais une chose est certaine : l’urgence d’agir pour limiter les impacts du réchauffement global n’a jamais été aussi pressante.

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L’EPR de Flamanville amorce enfin sa montée en puissance après douze ans de retard

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L'EPR de Flamanville amorce enfin sa montée en puissance après douze ans de retard

EDF a franchi une étape cruciale en initiant la première réaction en chaîne de fission nucléaire de l’EPR de Flamanville, marquant le début de l’exploitation de ce réacteur, bien que sa connexion au réseau électrique ne soit attendue que d’ici la fin de l’automne 2024.

Après douze ans d’attente et de retards accumulés, l’EPR de Flamanville a enfin entamé son processus de divergence, initiant la première réaction en chaîne de fission nucléaire. EDF a annoncé cette avancée majeure dans une vidéo publiée sur X, quelques heures après avoir reçu l’autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour débuter la production des premiers électrons. Cette opération marque la première étape vers la mise en service du réacteur de 1.600 MW, le plus puissant du parc nucléaire français, mais le raccordement au réseau électrique devra encore patienter.

Un programme de tests rigoureux est prévu pour les mois à venir, avec un premier palier de production à 25% de la capacité du réacteur, moment où il sera pour la première fois connecté au réseau national et commencera à fournir de l’électricité. Cette échéance, initialement prévue pour la fin de l’année, a été repoussée à l’automne 2024, en raison des aléas techniques rencontrés durant l’été.

Ce démarrage, bien que retardé, revêt une importance symbolique dans le contexte de la relance du nucléaire décidée par le président Emmanuel Macron, avec la commande de nouveaux réacteurs EPR2. Le chantier de l’EPR de Flamanville a cependant été marqué par de nombreux déboires techniques, ayant multiplié les coûts par quatre, atteignant désormais 13,2 milliards d’euros.

Parallèlement, EDF a révisé à la hausse ses prévisions de production nucléaire pour 2024, estimant désormais entre 340 et 360 TWh, une augmentation soutenue par la meilleure performance des 56 autres réacteurs du parc. Cette révision s’explique par une gestion améliorée des arrêts de tranche et des réparations liées à la corrosion sous contrainte, ainsi qu’un été exempt de conditions climatiques perturbatrices.

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