Les passages à niveau, zones à haut risque : une recrudescence alarmante des accidents
Deux militaires ont perdu la vie dans une collision tragique près d’Arras, rappelant les dangers persistants de ces intersections entre routes et voies ferrées. Les chiffres de la SNCF révèlent une augmentation inquiétante des accidents depuis 2017.
La collision mortelle survenue lundi 17 mars près d’Arras, impliquant un véhicule militaire et un train, a une nouvelle fois mis en lumière les risques liés aux passages à niveau. Ces intersections, où routes et voies ferrées se croisent, sont le théâtre de nombreux accidents chaque année. En 2023, 122 collisions ont été recensées, entraînant des conséquences souvent dramatiques. Selon les données de la SNCF, 48 personnes ont perdu la vie en 2017, suivies de 13 décès en 2018, puis 24 en 2019 et 2021.
Les causes de ces accidents sont multiples, mais l’inattention et le non-respect des règles de sécurité restent les principaux facteurs. Dans 98 % des cas, les automobilistes sont à l’origine des incidents, notamment en franchissant les barrières fermées pour gagner du temps. Ce comportement, bien que sanctionné par une amende de 135 euros et un retrait de 4 points sur le permis, reste fréquent.
Face à cette situation, des mesures de prévention sont déployées. Sur les 15 000 passages à niveau en France, 146 nécessitent encore des travaux de sécurisation. Le ministère de l’Intérieur a renforcé la signalisation avec des plaques jaunes au sol et des barrières cassables pour éviter de piéger les conducteurs. Des radars ont également été installés, et des technologies innovantes, comme l’intelligence artificielle, sont testées pour anticiper les freinages des trains en cas de danger.
Malgré ces efforts, la vigilance des usagers reste primordiale pour réduire le nombre d’accidents. Les passages à niveau, bien que souvent perçus comme anodins, représentent des zones à haut risque où la prudence s’impose.