Face à la montée de l’insécurité, Valérie Pécresse plaide pour un renforcement des pouvoirs municipaux et une justice plus réactive. _La présidente de la région Île-de-France propose une réforme ambitieuse pour redonner de l’autorité aux maires et mieux lutter contre les délits du quotidien._
Valérie Pécresse a récemment exprimé ses préoccupations concernant l’augmentation de la délinquance en France. Selon un sondage Ifop réalisé en novembre 2024, 85 % des Français estiment que l’insécurité a progressé. Face à ce constat, la présidente de la région Île-de-France a appelé à un « véritable choc d’autorité » lors d’une interview sur BFMTV-RMC, le 17 mars. Elle a souligné que la justice, actuellement « débordée », doit être réorganisée pour se concentrer sur les affaires les plus graves, tout en déléguant certains délits mineurs aux municipalités.
Pécresse propose ainsi d’accroître les responsabilités des maires, qui pourraient devenir des « juges de paix » pour les infractions courantes telles que les injures ou les outrages. Elle suggère également de rendre obligatoire les conseils des droits et devoirs des familles (CDDF) dans les villes de plus de 10 000 habitants, voire 5 000, afin de mieux encadrer les jeunes en difficulté et leurs parents. Selon elle, les municipalités devraient pouvoir imposer des sanctions éducatives immédiates et rappeler les parents à leurs responsabilités dès les premiers signes de déviance.
Cette proposition s’inscrit dans une série d’initiatives déjà avancées par Pécresse. En novembre 2024, après plusieurs incidents violents dans les établissements scolaires, elle avait plaidé pour des « amendes dissuasives » à l’encontre des parents d’élèves perturbateurs. Elle avait également soutenu l’idée d’armer la police municipale, notamment à Paris, pour faire face aux délinquants armés, une mesure qu’elle avait défendue après la mort tragique du jeune Elias.
Ces propositions visent à instaurer un cadre plus strict et réactif pour lutter contre l’insécurité, tout en responsabilisant davantage les acteurs locaux. Reste à voir si ces idées trouveront un écho favorable auprès des décideurs politiques et de l’opinion publique.