Le maître du Kremlin joue la carte de la paix. Des doutes sur le terrain freinent l’élan américain.
Vladimir Poutine a surpris le monde ce 13 mars 2025. Lors d’une conférence de presse à Moscou aux côtés du président biélorusse Alexandre Loukachenko, le chef du Kremlin s’est dit favorable à une trêve dans la guerre en Ukraine. Cette déclaration fait écho à la proposition américaine d’un cessez-le-feu de 30 jours, acceptée par Kyiv le 11 mars. Mais l’enthousiasme s’arrête là. « Nous sommes pour, mais il y a des nuances », a lancé Poutine, insistant sur des « questions importantes » encore irrésolues.
Le président russe a détaillé ses réserves. Il s’interroge sur l’utilisation de ces 30 jours par l’Ukraine. « Pour que la mobilisation forcée se poursuive, pour que des armes y soient livrées ? », a-t-il demandé, sceptique. Autre point clé. Le contrôle du cessez-le-feu reste flou. « Comment sera-t-il organisé ? », a-t-il ajouté, soulignant la nécessité d’un mécanisme clair. Poutine conditionne toute trêve à une paix durable qui s’attaquerait aux « causes profondes » du conflit, un discours qui laisse planer le doute sur ses intentions réelles.
Cette sortie intervient dans un contexte brûlant. Deux jours plus tôt, l’Ukraine a validé l’initiative portée par Donald Trump, qui a dépêché son émissaire Steve Witkoff à Moscou ce 13 mars pour négocier. Poutine a évoqué un possible appel avec le président américain. « Nous devons en parler avec nos partenaires américains, peut-être appeler le président Trump », a-t-il suggéré. Sur le terrain, la Russie revendique des avancées. La ville de Soudja, dans la région de Koursk, serait reprise aux forces ukrainiennes, un succès que Poutine lie aux « prochaines étapes » diplomatiques.
Les enjeux sont colossaux. Après plus de trois ans de guerre, cette trêve pourrait offrir un répit. Mais les mots de Poutine résonnent comme un défi. « Toute trêve doit conduire à une paix durable », a-t-il martelé, laissant entendre que Moscou ne se contentera pas d’une pause temporaire. En ce 13 mars 2025, alors que Witkoff arpente les couloirs du Kremlin, le monde retient son souffle. La balle est dans le camp russe, et l’issue reste incertaine.