Le début des travaux de démolition pour construire un parking souterrain sous la place Aristide Briand a été annoncé pour janvier 2022. Loin de faire l’unanimité a vu émerger le collectif Bancs publics qui s’oppose à celui-ci. Alors qu’Yves Marchand s’opposait principalement pour des raisons techniques, François Liberti, est lui opposé à la conception de la ville de demain. Le Singulier a interrogé l’ancien maire de Sète.
Soutenez-vous le collectif Bancs publics ?
« Oui, je suis membre du collectif Bancs publics et j’essaye d’apporter ma contribution sur le plan de la réflexion. Je participe aussi avec la distribution de tracts sur le terrain, et je serai notamment avec ceux qui vont rencontrer les commerçants. J’apporte la capacité qui est la mienne, comme tout un chacun, tout en apportant mon expérience de la vie de la cité. »
Pourquoi vous opposez-vous au parking sous la place Aristide Briand ?
« Je suis absolument contre un parking à cet endroit. Le principe d’un parking enfoui en centre-ville est contraire à ce qu’il faut faire aujourd’hui, en termes de mobilité. Il faut mettre des parkings relais en périphérie, notamment sur l’entrée-Est avec des navettes, gratuites toute l’année, qui seraient très utiles pour les six mois de l’année où la pression est la plus forte sur la ville. On voit bien qu’en période morte, comme l’hiver, les parkings que nous avons sont largement suffisants puisqu’il y a des places libres. Ce projet est donc totalement incohérent en termes de logistique de transport, de stationnement, et est dangereux sur le plan environnemental. Il est surtout à contresens de ce qu’il faut faire pour les aménagements d’avenir. Il faut vraiment faire autre chose et les millions qui vont être engloutis dans cette affaire, qui, contrairement à ce que dit la mairie seront payés par le contribuable, devraient au contraire, être investis dans la gratuité des transports urbains et sur les aménagements qui sont délaissés dans nos quartiers. Ce n’est pas une opposition de circonstance, c’est une opposition de fond par rapport à la ville de demain. »
Et sur les autres projets de parking de la ville ?
« On s’est toujours refusé ces options. On a toujours considéré qu’il y avait un existant avec le parking du Marché. Ensuite, il y a eu le parking du Canal qui a été réalisé par la municipalité Marchand avec laquelle on était opposé. Nous étions contre, car cette réalisation a été permise grâce à un marché donnant-donnant avec la compagnie générale des eaux. Cette dernière a financé les investissements et en retour, elle a bénéficié de la privatisation du service des eaux. C’est notamment pour cette raison que nous étions opposés au parking. Pour le parking Victor Hugo, nous avions la même position puisque François Commeinhes a porté ce projet peu avant les élections municipales et sur le principe de trois parkings au centre-ville. Tous payants. (Parking Victor Hugo, celui sous la place Aristide Briand et celui du quai de la Consigne, Ndlr). Nous avons manifesté notre opposition sur ces trois opérations pour l’incohérence que cela représente. On a toujours défendu l’idée qu’il ne faille pas étendre la zone des parkings payants dans la ville et qu’il fallait plutôt travailler sur la périphérie. »
Quel regard portez-vous sur la politique d’urbanisation de la mairie ?
« Depuis que François Commeinhes est élu, un seul objectif est développé par les municipalités qu’il a présidées depuis 2001, c’est : tout pour l’immobilier. À Sète, on a l’impression que ce sont les promoteurs et les aménageurs privés qui ont les clés de la ville. On voit bien que tous les projets structurants qui sont soutenus ou portés par la ville vont dans le sens d’une urbanisation massive, dans ce qui est encore possible plutôt que de concevoir un aménagement équilibré par zone ou par quartier. […] Tous les aménagements portés par la ville ne sont guidés que par le seul objectif de satisfaire les investissements immobiliers qui rapportent beaucoup financièrement. Malheureusement, ces projets ne répondent ni au besoin de logement de la ville, ni aux conceptions que l’on devrait porter sur la préservation de l’environnement et on laisse de côté ceux qui ont réellement besoin de logements sociaux. Ça me fait doucement rigoler quand j’entends le maire dire : « Oui, mais sur telle ou telle action, on réserve 20 % de logements sociaux ». Cela veut dire qu’on en fait 80 % de résidentiel. 80 % de spéculation immobilière. On ne rattrapera jamais le retard. Je trouve que le mandat de François Commeinhes, c’est le mandat de trop pour cette ville. »
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