Gaza: le Hamas dit être prêt à libérer un otage, Israël crie à la « manipulation »

Le Hamas propose la libération d’un otage israélo-américain, mais Israël dénonce une « manipulation »

Alors que les négociations pour une trêve à Gaza se poursuivent à Doha, le mouvement islamiste affirme sa volonté de libérer un captif, tandis qu’Israël rejette cette initiative comme une tactique psychologique.

Le Hamas a annoncé, vendredi, son intention de libérer un otage israélo-américain et de restituer les dépouilles de quatre autres détenus binationaux. Cette proposition s’inscrit dans le cadre des discussions en cours pour prolonger la trêve dans la bande de Gaza. Cependant, Israël a immédiatement réagi en accusant le mouvement palestinien de recourir à des tactiques de manipulation et de guerre psychologique, affirmant que le Hamas n’avait fait aucun compromis significatif dans les négociations.

Selon un communiqué du Hamas, le groupe a accepté une proposition des médiateurs internationaux, incluant la libération du soldat israélien Edan Alexander, détenant également la nationalité américaine, ainsi que la restitution des corps de quatre autres otages binationaux. Un responsable du Hamas, Taher al-Nounou, a précisé que ces libérations s’inscrivaient dans le cadre d’une nouvelle proposition américaine. Une source palestinienne proche des négociations a indiqué qu’une trêve de 50 jours serait déclenchée dès la libération des otages, période durant laquelle les parties négocieraient un cessez-le-feu permanent et la libération des captifs restants.

En échange de ces libérations, Israël devrait libérer des prisonniers palestiniens, comme cela a été le cas lors des précédents accords. Cependant, de nouveaux critères ont été établis, incluant une augmentation du nombre de détenus palestiniens à libérer, selon une source proche du Hamas. Les négociations, qui se déroulent à Doha sous l’égide des médiateurs américains, qataris et égyptiens, visent à prolonger la trêve actuelle, en vigueur depuis le 19 janvier, et à préparer une éventuelle paix durable.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a toutefois dénoncé l’attitude du Hamas, affirmant que le groupe n’avait « pas bougé d’un millimètre » dans les discussions. Il a convoqué une réunion avec plusieurs ministres pour évaluer la situation et décider des prochaines étapes. Par ailleurs, le Forum des familles des otages a critiqué le retard dans les négociations, soulignant que chaque heure de captivité représente une souffrance immense pour les détenus.

La trêve actuelle, obtenue grâce à la médiation des États-Unis, du Qatar et de l’Égypte, a mis fin à quinze mois de conflit intense déclenché par l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Cette attaque a causé la mort de 1 218 personnes, principalement des civils, et conduit à l’enlèvement de 251 otages. En réponse, Israël a lancé une offensive militaire à Gaza, faisant plus de 48 000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, considérés comme fiables par l’ONU.

Alors que les combats ont cessé, les tensions restent vives. L’armée israélienne continue de mener des frappes ciblées et a bloqué l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza depuis début mars. Le G7 a appelé, vendredi, à la reprise sans entrave de l’aide humanitaire et à un cessez-le-feu permanent, soulignant l’urgence de la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne.