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Au procès du pédocriminel Le Scouarnec, les parents des victimes face à « l’innommable »

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Le procès Le Scouarnec : des familles brisées face à l’horreur

Devant la cour criminelle de Vannes, les parents des victimes de Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien accusé de viols sur mineurs, témoignent de leur douleur et de leur sentiment d’impuissance.

Le procès de Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien pédiatrique accusé d’avoir violé et agressé sexuellement près de 300 enfants, continue de révéler des témoignages poignants. Lundi, les parents des victimes ont pris la parole pour exprimer leur souffrance et leur colère face à l’innommable. Le père d’une des victimes, la voix tremblante, a confié son impuissance : « Si j’avais su, je lui aurais mis mon poing dans la gueule. » Il y a 24 ans, il avait confié sa fille au médecin pour une opération, ignorant que celle-ci allait devenir une victime parmi tant d’autres.

Manon Lemoine, aujourd’hui âgée de 35 ans, a raconté avec une clarté saisissante les séquelles de son agression à l’âge de 11 ans. Elle a décrit une adolescence marquée par des cauchemars récurrents, une tentative de suicide et une reconstruction difficile. « L’opération a été un incendie ravageant tout sur son passage », a-t-elle déclaré, évoquant une douleur qui l’a marquée « au fer rouge ». Sa mère, à ses côtés, a évoqué le sentiment de culpabilité qui l’habite depuis des années : « Une maman n’est pas bâtie pour affronter ça. »

La présence des parents au procès est un acte de courage, mais aussi un défi. Comme l’a souligné Me Grimaud, avocate des parties civiles, ces enfants, aujourd’hui adultes, ont besoin du soutien de leurs proches pour affronter ce moment. « À 11 ans, on a besoin de ses parents », a-t-elle rappelé, insistant sur l’importance de leur rôle dans ce processus judiciaire.

Marion, une autre victime âgée de 40 ans, a choisi de protéger ses parents pendant des années en leur épargnant les détails de son calvaire. Mais devant la cour, elle a finalement décidé de les accompagner. Sa mère, vêtue de gris anthracite comme sa fille, a raconté comment elle avait découvert, après l’opération, une enfant « agitée, méconnaissable ». « Comment pouvais-je imaginer l’innommable ? » a-t-elle murmuré, les mains tremblantes.

Joël Le Scouarnec, depuis son box, a reconnu la colère des parents. « Comment pouvaient-ils savoir qu’ils confiaient leur enfant à un pédocriminel ? Ils ne voyaient qu’un chirurgien », a-t-il déclaré, tout en admettant qu’il aurait ressenti la même rage à leur place.

Ce procès, qui se déroule depuis le 24 février, met en lumière non seulement les actes monstrueux de l’accusé, mais aussi les conséquences dévastatrices pour les familles. Chaque témoignage rappelle que derrière chaque victime, il y a des parents déchirés par la culpabilité et des vies brisées par un traumatisme qui ne s’efface jamais.

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