En France, il existe 1000 espèces d’abeilles différentes, dont 600 dans l’Hérault. Une belle variété qui ne cache pas pour autant leur lente extinction. 30% des colonies d’abeilles disparaissent chaque année dans l’hexagone. Pourtant, ces petits insectes jouent un rôle crucial dans la biodiversité. Par la pollinisation, elles permettent notamment la croissance des fleurs et la culture de produits végétaux.
Concrètement, et comme le rapporte la Food and Agriculture Organisation : « la valeur des services écologiques et économiques fournie par les abeilles correspond à 577 milliards de dollars ». Les abeilles ne permettent pas seulement aux Hommes de manger. Avec la pollinisation, elles participent à la croissance d’arbres et de plantes qui servent de nourriture à bien d’autres espèces. Leur rôle dans l’écosystème global est donc d’une importance majeure.
Pourtant, l’on constate une diminution progressive de leur nombre. Pesticides, maladies, parasites, agriculture intensive, et, bien sûr, frelons asiatiques sont autant de raisons qui expliquent cette perte. Il y a pourtant des actions concrètes qui sont menées dans l’Hérault et le bassin de Thau.
Des initiatives bien réelles
Des plans d’action conduits par des individus ou des collectifs. À Mèze, nous vous avions rapporté que, grâce à l’installation de piège, Agir pour Mèze avait pu capturer 248 reines de frelons asiatiques.
Le département de l’Hérault n’est pas en reste non plus et multiplie les actions : plantation d’arbres mellifères (qui nourrissent les abeilles), réduction de la fréquence du fauchage, identification (avec le concours du CNRS) des espèces d’abeilles sauvages… Le département dit aussi soutenir la filière apicole en subventionnant « les apiculteurs, en les aidant à financer les traitements et en menant une réflexion avec les acteurs professionnels du secteur pour lutter contre le frelon asiatique. ».
Des résultats contrastés
« Planter des fleurs ça ne sauvera pas tout. D’ici une dizaine d’années, l’écotype local de l’abeille noire aura disparue », nous rapporte Jérémy Edo, apiculteur à Montbazin. Lui qui vient d’une famille d’apiculteur a vu le traitement réservé aux abeilles évoluer d’année en année. S’il constate avec plaisir qu’il y a de réelles tentatives pour protéger ces insectes, il reste tout de même sceptique. « On en parle beaucoup aujourd’hui, et pour de bonnes raisons à la base, mais ça peut devenir dangereux », nous dit-il.
Dangereux, surtout parce que, selon lui : « Quand on parle de sauvegarde des abeilles il faut surtout penser à sauvegarder ceux qui le font vivre ». Or, des agriculteurs spécialisés en apiculture, il n’y en a pas beaucoup en France. Pour Jérémy Edo, ce sont surtout des apiculteurs sans expériences ni formation qui commettent souvent des erreurs. « Le Département de l’Hérault parle d’activité semi-professionnelle avec 30 ruches, ça relève presque d’une blague. Certes, on veut préserver la biodiversité en mettant des ruches, le problème c’est que ce sont des gens qui ne sont pas formés qui font ça », poursuit-il. L’apiculteur craint que ces actions soient contre-productives, en introduisant par exemple des espèces d’abeilles qui ne seraient pas adaptées à cet environnement.
« Des vendeurs de miel on en trouve, des éleveurs d’abeilles on en cherche », poursuit-il. La formation et le partage d’information semblent donc être la clé qui permettra la sauvegarde des abeilles, si importantes pour notre écosystème.
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