Le pays pleure ses disparus tandis que les secours s’activent dans un paysage de désolation, deux jours après la catastrophe.
Dans un monastère partiellement effondré de Mandalay, des silhouettes orange émergent des gravats sous le regard désespéré de familles en prière. Parmi les décombres, des religieux tentent de localiser leurs confrères prisonniers de la structure endommagée par un tremblement de terre dévastateur. Les sauveteurs, équipés d’outils de désincarcération, s’efforcent de percer les dalles de béton où pourraient survivre des moines pris au piège.
Les chiffres officiels font état de plus de 1 600 victimes, mais les autorités redoutent une aggravation du bilan. Les survivants évoquent des scènes de chaos lors de l’effondrement du bâtiment religieux, où près de 200 moines passaient un examen au moment du séisme. Si certains ont pu fuir à temps, d’autres restent introuvables, ensevelis sous les ruines. Les équipes de secours, renforcées par des spécialistes étrangers, ont déjà extrait une vingtaine de rescapés, tandis que des corps sans vie sont régulièrement découverts.
Dans les rues de Mandalay, deuxième ville du pays, l’angoisse se lit sur les visages. Les survivants scrutent les montagnes de débris, espérant un miracle. Une femme de 60 ans attend désespérément des nouvelles de son frère, moine disparu. « Je veux réentendre sa voix psalmodier les textes sacrés », murmure-t-elle, les yeux embués de larmes.
Les répliques sismiques continuent de semer la panique, poussant les habitants à fuir dès que le sol tremble. Les infrastructures endommagées menacent de s’écrouler davantage, compliquant les opérations de sauvetage. Face à l’ampleur du désastre, les autorités birmanes, pourtant réticentes à solliciter une aide extérieure, ont lancé un appel à la solidarité internationale.
Dans ce pays marqué par des années de conflits internes, la catastrophe naturelle frappe une population déjà éprouvée. Les moines rescapés, malgré leur douleur, tentent de trouver une forme de résilience dans leur foi. « Tout arrive selon la loi du karma », confie l’un d’eux, contemplant les ruines. Mais derrière cette apparente sérénité, l’odeur de la mort plane sur les décombres, rappelant cruellement l’urgence des secours.