Une enquête récente de l’association Agir pour l’Environnement révèle la présence inquiétante de micro et nanoparticules de plastique dans les bouteilles de Coca-Cola et Schweppes. L’association alerte les autorités sanitaires sur les risques potentiels pour la santé des consommateurs.
Une analyse menée par Agir pour l’Environnement, publiée ce jeudi, met en lumière la présence de micro et nanoparticules de plastique dans des bouteilles de Coca-Cola Original et de Schweppes Indian Tonic. Cette découverte soulève des inquiétudes quant à la sécurité des emballages en plastique utilisés par ces grandes marques de boissons gazeuses.
L’enquête a été réalisée en collaboration avec deux laboratoires indépendants, qui ont étudié des échantillons provenant de bouteilles d’un litre et 1,5 litre après une, dix, puis vingt ouvertures, simulant ainsi un usage normal. Les résultats, obtenus grâce à des analyses par infrarouge, révèlent la présence de six polymères plastiques distincts. Un chiffre surprenant puisque les fabricants déclarent seulement l’utilisation de deux types de polymères en contact avec les boissons : du polyéthylène (PE) pour les bouchons et du polyéthylène téréphtalate (PET) pour les bouteilles.
Les résultats de l’étude montrent une augmentation du nombre de microparticules de plastique à chaque ouverture de la bouteille, atteignant 46 particules par litre pour le Coca-Cola et 62 par litre pour le Schweppes après vingt ouvertures. L’association Agir pour l’Environnement suggère que la dégradation des bouchons pourrait être à l’origine de cette contamination croissante.
En ce qui concerne les nanoparticules, dont la taille est encore plus infime et difficilement mesurable, leur quantité augmente également à chaque manipulation de la bouteille. Ces particules, mille fois plus petites que les microparticules, sont d’autant plus préoccupantes car elles peuvent être plus facilement absorbées par l’organisme, posant ainsi un risque sanitaire potentiellement plus grave.
Face à ces révélations, Schweppes a assuré que ses emballages respectaient « les exigences strictes de qualité de grade alimentaire » imposées par les autorités françaises et européennes. La marque a également précisé que les microplastiques, si leur présence était avérée, « ne sont pas intentionnellement incorporés » dans leurs produits. Coca-Cola, quant à lui, n’a pas encore réagi publiquement à ces accusations.
Bien que l’enquête d’Agir pour l’Environnement ne puisse pas être considérée comme une étude scientifique rigoureuse, elle établit néanmoins une corrélation préoccupante entre l’utilisation des bouteilles en plastique et la présence de microplastiques dans les boissons. L’association appelle ainsi les autorités sanitaires, dont la Direction Générale de la Santé (DGS) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), à prendre des mesures pour mettre fin à cette contamination non intentionnelle.
Cette enquête fait écho à une précédente étude menée en juillet 2022 par la même association, qui avait mis en lumière la présence de microplastiques dans neuf eaux embouteillées, renforçant ainsi les préoccupations croissantes concernant la sécurité des emballages plastiques pour la santé humaine.