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Longo Maï en Ardèche : une communauté autogérée qui défie les codes

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Au cœur des montagnes ardéchoises, une trentaine d’habitants vivent en marge du système, partageant terres, revenus et idéaux anticapitalistes.

Dans les forêts de Chanéac, en Ardèche, une communauté singulière cultive l’autonomie depuis près d’un demi-siècle. Ici, pas de propriété privée, pas de salariat, mais une gestion collective des ressources. Les membres de Longo Maï exploitent une parcelle de pins Douglas, transforment le bois dans leur propre scierie et en tirent leurs principaux revenus. Une activité économique qui ne remet pas en cause leurs convictions : rejeter le modèle industriel et proposer une alternative viable.

Le quotidien s’organise autour de valeurs simples : partage, entraide et démocratie directe. Les repas sont préparés en commun, les décisions prises par consensus lors d’assemblées régulières. Les habitations, construites en pierre et en bois, appartiennent à une fondation, garantissant une forme de pérennité. « Nous ne sommes pas si différents d’une famille, juste plus nombreux », résume l’une des membres.

Pourtant, cette utopie concrète n’échappe pas aux tensions. En décembre 2023, un conflit avec des chasseurs a viré au drame lorsque des chiens de chasse ont été abattus pour protéger les animaux de la ferme. L’affaire, qui oppose deux visions du territoire, sera jugée ce jeudi à Privas. Un épisode qui rappelle que, malgré leur intégration progressive, ces néo-ruraux continuent de susciter méfiance et incompréhension.

Fondée dans l’élan post-68, la communauté a su traverser les décennies grâce à une organisation rigoureuse et des réalisations tangibles. Aujourd’hui, le réseau Longo Maï compte une dizaine de sites en Europe, rassemblant environ 200 personnes. Un modèle qui attire encore des jeunes en quête de sens, comme Charlie, 25 ans, pour qui « l’obéissance à un patron » reste inconcevable.

Si les crimes passés du fondateur des lieux ont marqué son histoire, Treynas incarne désormais une forme de résilience. Entre autosuffisance et ouverture sur le monde, cette expérience collective prouve qu’un autre vivre-ensemble est possible, loin des impératifs du profit et de la compétition.

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