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Culture

L’ombre et la lumière d’Oksana Chatchko, icône brisée des Femen

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Son combat féministe a marqué l’histoire, mais son destin tragique reste méconnu. Le film « Oxana » lève le voile sur cette artiste tourmentée, entre engagement radical et désespoir.

Le cinéma s’empare d’une figure majeure du féminisme contemporain à travers le portrait poignant d’Oksana Chatchko, cofondatrice des Femen. Ce biopic dévoile le parcours fulgurant de cette Ukrainienne au tempérament de feu, dont la vie bascula entre activisme révolutionnaire et solitude profonde.

Née en Ukraine, Oksana se forme d’abord à la peinture d’icônes religieuses avant de créer, avec deux amies, un mouvement qui fera trembler les conservatismes. Les Femen secouent l’opinion publique par leurs actions spectaculaires, poitrines nues, défiant les régimes autoritaires et les dogmes patriarcaux. Leur combat, né à Kiev, gagne rapidement une dimension internationale.

Mais derrière les images chocs et la notoriété mondiale se cache une réalité plus sombre. Persécutées après une manifestation en Biélorussie, Oksana et ses compagnes trouvent refuge en France. C’est là que la jeune femme, rongée par les doutes, quitte le mouvement qu’elle a contribué à bâtir. Retournée à sa passion pour la peinture, elle ne survivra pas à ses démons intérieurs, mettant fin à ses jours en 2018.

La réalisatrice française Charlène Favier signe ici une œuvre sensible, tournée avec des actrices ukrainiennes pour restituer l’authenticité de ce destin hors norme. Le film explore sans jugement les contradictions d’Oksana : son charisme révolutionnaire, sa vulnérabilité d’artiste, et cette quête éperdue de liberté qui finira par la consumer.

Entre scènes d’activisme électrisantes et moments de profonde mélancolie, « Oxana » ne propose pas de réponses simplistes. Il laisse plutôt affleurer les questions qui ont traversé cette existence trop brève : jusqu’où peut-on aller pour ses convictions ? Quel prix payer pour être libre ? Un hommage nuancé à une femme qui aura illuminé et bousculé son époque, avant de s’éteindre dans l’ombre.

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