Le nouveau Premier ministre canadien en déplacement en Europe dans un climat tendu avec Washington

Le Canada tourne le dos à Washington : Mark Carney entame une tournée européenne stratégique

Dans un contexte de tensions inédites avec les États-Unis, le nouveau Premier ministre canadien, Mark Carney, entame une visite officielle en France et au Royaume-Uni. Objectif : renforcer les alliances transatlantiques face aux menaces de Donald Trump.

Mark Carney, récemment nommé à la tête du gouvernement canadien, a entamé ce lundi une tournée diplomatique en Europe, marquant ainsi sa première sortie internationale depuis son investiture. Cette visite, qui le mène à Paris puis à Londres, vise à consolider les relations commerciales et militaires avec deux alliés historiques du Canada. Ce déplacement intervient dans un climat particulièrement tendu avec les États-Unis, où le président Donald Trump multiplie les déclarations provocatrices, allant jusqu’à évoquer l’annexion du Canada comme « 51e État américain ».

À Paris, Carney a rencontré Emmanuel Macron pour un déjeuner de travail à l’Élysée. Les deux dirigeants ont abordé des sujets clés tels que le renforcement des liens économiques, la coopération en matière de défense et la situation en Ukraine. La France et le Canada partagent une vision commune sur plusieurs enjeux internationaux, notamment la nécessité de contrer l’agression russe et de promouvoir une économie mondiale plus résiliente.

Le Premier ministre canadien s’est ensuite envolé pour Londres, où il a été reçu par son homologue britannique, Keir Starmer. Les discussions ont porté sur la sécurité transatlantique, le développement de l’intelligence artificielle et les échanges commerciaux bilatéraux. Le Royaume-Uni, troisième partenaire commercial du Canada, représente un marché crucial avec des échanges estimés à 61 milliards de dollars canadiens. Carney a également été reçu par le roi Charles III, souverain du Canada, renforçant ainsi les liens historiques entre les deux nations.

Cette tournée européenne s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification des partenariats économiques, une priorité affirmée par Carney dès son premier discours officiel. Face aux droits de douane imposés par l’administration Trump et à la dépendance économique du Canada vis-à-vis des États-Unis (75 % des exportations canadiennes y sont destinées), Ottawa cherche à réduire sa vulnérabilité en développant de nouveaux débouchés.

Avant son départ, Carney a également échangé avec Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, soulignant l’importance du partenariat entre le Canada et l’UE dans un contexte mondial en mutation. Enfin, à son retour, le Premier ministre fera une escale à Iqaluit, dans le Nunavut, pour réaffirmer la souveraineté canadienne dans l’Arctique, une région stratégique face aux ambitions de Donald Trump concernant le Groenland.

Cette tournée marque un tournant dans la politique étrangère canadienne, qui cherche à s’émanciper de l’ombre de son puissant voisin américain tout en renforçant ses alliances traditionnelles.