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La France ralentit sa course vers la neutralité carbone

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Malgré des efforts notables en 2023, le pays peine à maintenir le rythme nécessaire pour atteindre ses objectifs climatiques.

La dynamique de réduction des émissions de gaz à effet de serre en France montre des signes d’essoufflement. Après une baisse encourageante de 5,8 % en 2023, le pays n’a enregistré qu’un recul de 1,8 % en 2024, selon les dernières estimations. Ce ralentissement intervient dans un contexte où le réchauffement climatique global bat des records, avec des températures jamais atteintes auparavant.

L’année précédente, la performance française avait été portée par une production électrique faible en carbone, grâce au nucléaire, ainsi que par des mesures incitant à la sobriété énergétique. Cependant, ces progrès restaient insuffisants pour compenser le retard accumulé, notamment en raison de la capacité réduite des forêts et des sols à absorber le CO₂.

En 2024, le secteur énergétique affiche la plus forte diminution, avec une chute de 11,6 %. En revanche, les transports, le bâtiment et l’industrie lourde peinent à suivre la même cadence. Au total, les émissions françaises s’élèveraient à 366 millions de tonnes équivalent CO₂ cette année, soit une légère amélioration par rapport à 2023.

Cette tendance n’est pas isolée. D’autres nations industrialisées, comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, connaissent également un fléchissement dans leurs efforts de décarbonation. Les États-Unis stagnent, tandis que la Chine, premier émetteur mondial, continue d’augmenter ses rejets malgré un développement massif des énergies renouvelables.

Pour respecter ses engagements européens, la France doit réduire de moitié ses émissions brutes d’ici 2030 par rapport à 1990. Si 31 % de cette baisse ont déjà été réalisés, le rythme annuel doit s’accélérer pour atteindre une moyenne de 15 millions de tonnes en moins chaque année. Or, les politiques actuelles ne semblent pas à la hauteur, selon les observateurs.

Les secteurs des déchets et de l’agriculture, non encore intégrés dans les calculs définitifs, pourraient toutefois modifier légèrement ce bilan. Par ailleurs, la révision en cours de la Stratégie nationale bas-carbone devra prendre en compte des objectifs plus ambitieux, alors que l’Union européenne s’apprête à durcir ses exigences.

Selon les projections actuelles, le monde se dirige vers un réchauffement de 3 °C, bien au-delà de la limite de 1,5 °C fixée par l’accord de Paris. Face à ce constat, les associations environnementales réclament des mesures plus robustes, notamment dans les transports et la rénovation énergétique, pour soutenir les ménages tout en accélérant la transition écologique.

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