Israël lance un ultimatum à Gaza, les tensions atteignent un point critique

L’armée israélienne intensifie ses opérations militaires, tandis que le Hamas maintient ses conditions pour une trêve. Les civils, pris au piège, fuient les bombardements.

Israël a annoncé mercredi une escalade majeure de ses opérations militaires dans la bande de Gaza, qualifiant cette offensive de « dernier avertissement » adressé aux habitants du territoire. Cette décision intervient après que le Hamas a refusé de libérer les otages encore détenus, malgré les pressions internationales. Les frappes aériennes et les opérations terrestres ciblées se sont intensifiées, faisant des centaines de victimes et poussant des milliers de familles à fuir vers le sud.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté les conditions posées par le Hamas pour une reprise des négociations, affirmant que toute discussion devra désormais se dérouler « sous le feu ». Soutenu par les États-Unis, son gouvernement justifie cette intensification militaire comme une nécessité pour garantir la libération des otages et affaiblir durablement le mouvement islamiste.

Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du 7 octobre 2023, 58 restent captives à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par les autorités israéliennes. Les récentes frappes ont causé au moins 413 décès, selon le ministère de la Santé gazaoui, tandis que l’ONU a confirmé la mort d’un de ses employés dans un bombardement.

Les civils, déjà durement touchés par plus de 15 mois de conflit, sont contraints de se déplacer à nouveau, emportant le peu qu’il leur reste. Les scènes de familles fuyant à pied ou entassées sur des charrettes tirées par des ânes illustrent l’ampleur de la crise humanitaire. Près de 48.570 personnes ont péri depuis le début de l’offensive israélienne, selon les chiffres du Hamas.

En Israël, la pression monte également sur Netanyahu. Des milliers de manifestants à Jérusalem l’accusent de sacrifier les otages en poursuivant une guerre sans issue. « Seules des négociations peuvent les sauver », a déclaré Yossi Epstein, un manifestant de 65 ans.

Le Hamas, de son côté, affirme rester ouvert aux discussions, mais insiste pour que la deuxième phase de l’accord de trêve soit activée, incluant un cessez-le-feu permanent et le retrait des troupes israéliennes. Israël exige quant à lui la « démilitarisation » de Gaza et l’éviction du Hamas avant toute avancée.

Alors que les bombardements se poursuivent et que les négociations piétinent, la situation humanitaire se dégrade. L’aide internationale peine à atteindre les populations, et les infrastructures essentielles sont détruites. Dans ce contexte, les appels à la désescalade se multiplient, mais les deux camps semblent déterminés à poursuivre leur confrontation.