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Gaspillage alimentaire : les jeunes Français en première ligne, un paradoxe à résoudre

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Malgré une sensibilité écologique affichée, la génération 18-24 ans est la plus concernée par le jet de nourriture. Budgets serrés, logistique compliquée et méconnaissance des bons réflexes expliquent ce phénomène.

Les jeunes adultes en France constituent la tranche d’âge la plus touchée par le gaspillage alimentaire, révèlent plusieurs études récentes. Un paradoxe, alors que cette génération se montre souvent engagée en faveur de l’environnement. Les chiffres sont éloquents : près de la moitié des 18-24 ans admettent avoir jeté un yaourt dans le mois écoulé, contre seulement 8 % des seniors. Même constat pour les biscuits, où l’écart entre jeunes et moins jeunes atteint 28 points.

Les causes de ce gâchis sont multiples. La précarité financière joue un rôle clé : près de six jeunes sur dix seraient en situation d’insécurité alimentaire selon certaines enquêtes. Paradoxalement, cette fragilité économique aggrave le phénomène. Contraints d’acheter des produits bas de gamme à conservation limitée ou privés d’équipements de base comme un réfrigérateur, ces consommateurs peinent à optimiser leurs achats. Les conditionnements inadaptés aux célibataires – pain en tête – compliquent encore la gestion des stocks.

L’organisation des repas pose également problème. Entre études, jobs précaires et vie sociale, beaucoup peinent à planifier leurs menus. Résultat : 17 % des jeunes reconnaissent cuisiner en trop grande quantité, contre 8 % chez les plus de 65 ans. Les dates de péremption, souvent mal interprétées, conduisent aussi à des jets prématurés.

Pourtant, des solutions existent. Les associations plaident pour un renforcement de l’éducation alimentaire, bien au-delà du cadre scolaire. Apprendre à gérer un budget courses, décrypter les étiquettes ou accommoder les restes devient crucial à l’âge des premières indépendances. Les pouvoirs publics sont aussi appelés à mieux adapter leurs dispositifs aux réalités de cette génération, tiraillée entre aides alimentaires et livraisons de repas.

Derrière ces chiffres se cachent des parcours individuels, comme celui d’Antsa, 19 ans, partagée entre son emploi dans un fast-food et ses études. « Je prépare des plats, mais faute de temps, ils finissent à la poubelle », confie-t-elle. Un cas emblématique qui illustre l’urgence d’agir, tant sur le plan social qu’environnemental.

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