Des milliers d’Israéliens dans la rue pour exiger la démission de Netanyahu

Des manifestants ont défilé à Jérusalem pour dénoncer la politique du Premier ministre, jugée anti-démocratique et responsable de la crise actuelle. La colère monte face à la gestion de la guerre à Gaza et à la réforme judiciaire controversée.

Plusieurs milliers de citoyens israéliens ont défilé mercredi dans les rues de Jérusalem pour exprimer leur mécontentement envers le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Armés de tambours et de cornes de brume, les manifestants se sont rassemblés près de la résidence du Premier ministre, scandant des slogans appelant à sa démission. « Nous sommes tous otages d’un gouvernement sanguinaire », ont-ils clamé, pointant du doigt la responsabilité de Netanyahu dans l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Les protestataires ont également dénoncé la reprise des frappes aériennes israéliennes sur Gaza, qualifiées de « meurtrières » et jugées contre-productives pour la libération des otages encore détenus par le Hamas. Nehama Krysler, une manifestante de 67 ans, a expliqué à l’AFP que la priorité devait être le retour des captifs. « Nous voulons qu’il comprenne que rien n’est plus important que de ramener nos proches », a-t-elle déclaré. Les familles des otages accusent Netanyahu d’avoir « sacrifié » leurs proches en autorisant ces opérations militaires.

La mobilisation, organisée par une coalition de groupes opposés au gouvernement, visait également à protester contre le limogeage de Ronen Bar, chef du Shin Bet, et contre la réforme judiciaire controversée. Cette réforme, qui vise à réduire les pouvoirs de la Cour suprême, avait déjà provoqué d’importantes manifestations en 2023. Raffi Lipkin, un manifestant de 76 ans venu de Tel-Aviv, a dénoncé une tentative de « changer le système judiciaire pour agir sans limites ». « Notre démocratie est en danger », a-t-il ajouté.

Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a rejoint les manifestants, dénonçant un gouvernement « illégitime » et appelant à protéger les institutions démocratiques. « Je suis ici pour dire au monde ce qui arrive à notre démocratie », a-t-il déclaré. Eyal Ben-Reouven, ancien député et général, a quant à lui exigé la démission de Netanyahu, affirmant que celui-ci « nuisait au pays et à ses citoyens » en restant au pouvoir.

La manifestation a également vu la participation de jeunes, comme Roni Sharon, une lycéenne de 18 ans, qui a séché ses cours pour défendre l’État de droit. « Je veux empêcher que ce pays devienne une dictature », a-t-elle expliqué, ironisant sur le fait que Netanyahu devrait aussi passer son baccalauréat pour comprendre les principes démocratiques.

La police a annoncé l’arrestation de quatre manifestants ayant tenté de franchir les barrières de sécurité autour de la résidence du Premier ministre. Malgré cela, la mobilisation a montré une détermination croissante des Israéliens à défendre leurs droits et à exiger un changement de cap politique.