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Dans « l’enfer » de l’école catholique Notre-Dame de Garaison

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L’école catholique Notre-Dame de Garaison, un établissement sous le feu des critiques pour des violences systémiques

D’anciens élèves dénoncent des décennies de maltraitances physiques et psychologiques, révélant un système éducatif marqué par la brutalité et le silence.

Située à Monléon-Magnoac, dans les Hautes-Pyrénées, l’école catholique Notre-Dame de Garaison est aujourd’hui au cœur d’un scandale retentissant. Une cinquantaine d’anciens élèves, regroupés en collectif, témoignent de violences subies entre les années 1970 et 2010. Ces récits, recueillis par l’AFP, décrivent un environnement éducatif où les châtiments corporels étaient monnaie courante, laissant des séquelles profondes chez les victimes.

Les témoignages évoquent des sévices variés : coups de fouet, gifles violentes, agressions physiques et humiliations publiques. Philippe, l’un des initiateurs du collectif, raconte avoir subi une claque si forte qu’elle lui a perforé le tympan, comme en atteste un certificat médical. D’autres anciens élèves, comme Jean-Claude, décrivent des « séances de torture » nocturnes dans les dortoirs, où les surveillants infligeaient des punitions collectives pour le moindre écart.

L’établissement, qui accueillait des enfants jugés difficiles, était souvent présenté comme une solution ultime pour les familles en détresse. « Si t’es pas sage, tu vas aller à Garaison », entendait-on souvent. Pourtant, derrière les murs de cette institution, c’est un système de violence qui s’est perpétué pendant des décennies. Les anciens élèves dénoncent également des pratiques récentes, contredisant les déclarations de la direction actuelle, qui affirme avoir banni les châtiments corporels depuis plus de vingt ans.

Les conséquences psychologiques de ces violences sont lourdes. Guillaume Leroux, artiste de 56 ans, confie avoir développé des tendances suicidaires après son passage à Garaison. Pour beaucoup, la libération de la parole n’a été possible qu’après la médiatisation de l’affaire de Notre-Dame de Bétharram, un autre établissement catholique impliqué dans un scandale similaire.

Aujourd’hui, les victimes cherchent à « briser la loi du silence » et à sensibiliser la société sur les dangers d’une éducation fondée sur la violence. Deux plaintes pour violences aggravées et agressions sexuelles ont déjà été déposées, et une troisième vise directement l’établissement pour complicité. Le collectif envisage également une action en justice collective pour faire reconnaître les souffrances endurées.

Ce scandale met en lumière un pan sombre de l’histoire éducative française, où la discipline extrême était souvent confondue avec la vertu. Les anciens élèves de Garaison espèrent que leur combat contribuera à changer les mentalités et à prévenir de telles dérives à l’avenir.

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