Planète
Sète / Place Aristide Briand : la mairie accusée de commencer les travaux sans permis de construire
Le début des travaux de démolition de la place Aristide Briand a été annoncé pour janvier 2022. La municipalité veut construire sous cette place un parking souterrain. Seulement voilà. Le projet est loin de faire l’unanimité. Mercredi, le collectif Bancs publics a tenu une conférence de presse. À cette occasion, il a listé les points juridiques et techniques que la municipalité de Sète bafoue.
Le collectif Bancs publics s’est fondé pour s’opposer au projet de parking souterrain place Aristide Briand (à lire ici), qu’il juge aberrant. Parrainage des arbres, dépôt d’un référé au tribunal administratif de Montpellier, manifestations, surveillance de la place, avortement de tentatives de démolition, … Le collectif est très actif et peut compter sur plus d’un millier d’inscrits.
Juridiquement, le projet pose problème au collectif. Tout d’abord, il est contradictoire avec les objectifs votés par les élus. Ces objectifs sont inscrits dans plusieurs documents, officiels et publiés. À savoir : le SCOT (Schéma d’Organisation du Territoire), le PDU (Plan de Déplacement Urbain), et le PLU (Plan Local d’Urbanisme), qui contient le PADD (Plan d’Aménagement et de Développement Durable). « Tous ces documents préconisent la diminution de l’emprise de l’automobile en centre-ville et le développement des modes de mobilité douce. Implicitement, ils impliquent de ne pas construire des parkings en centre-ville », précise François Piettre, secrétaire du collectif.
Aucun permis de construire
Selon le collectif, aucun permis de construire n’a été délivré pour ce projet. Déposé le 11 août en mairie de Sète, il est depuis entre les mains du service d’instruction du service d’urbanisme de la ville. Son délai d’instruction est de 5 mois. Néanmoins, la municipalité a repoussé cette échéance à début avril. Le collectif fait savoir que le permis n’aborde ni la démolition ni la reconstruction de la place. Ce qu’il qualifie d’étrange car la démolition de la place est indispensable à la construction du parking. Rien ne garantit donc que la place retrouvera son apparence originale.
Toujours selon le collectif, la commune a voté il y a plus de 10 ans, un article du PLU qui nécessite un permis de démolir en amont de toute démolition dans la ville. Dans le cas échéant, il est impossible de sortir un permis de démolir. En effet, il est prévu dans le projet que sur les 76 arbres de la place, 51 soient déracinés puis replantés près du stade Louis Michel et devant le lycée Paul Valéry. Or, le PLU classe ces arbres comme alignement d’arbres remarquables. Par conséquent, ils ne peuvent être déracinés. Pour légaliser ce déracinement, il faudrait modifier le PLU, ce qui implique une procédure administrative qui n’a pas été enclenchée.
Une modification radicale de l’écosystème
Bancs Publics soupçonne la société publique locale du Bassin de Thau (SPLBT) du controversé Christhope Clair, d’avoir dicté l’étude environnementale qu’elle a fait réaliser. Le collectif a demandé à des experts d’effectuer une étude géotechnique des plans du parking. Et elle révèle que de l’eau circule sous la place, à 6,50m de profondeur. Le débit de ces écoulements en provenance du Mont Saint-Clair est important.
« Quand les entreprises en charge des travaux creuseront (à 9m mais pas au-delà), elles vont pomper l’équivalent d’une piscine olympique par heure, pour rendre le parking hermétique. Ce pompage va modifier l’écoulement du Mont Saint-Clair. Par où l’eau va passer ? Sous les immeubles et sous les rues. On ne détruit pas un écosystème aussi fragile de cette manière. C’est un vrai danger écologique et urbanistique qui menace tout le cœur de ville », s’indigne François Piettre.
« Le parking Victor Hugo qui vient d’être réalisé a ouvert il y a un mois. Le niveau -2 est fermé car il est inondé. Si un parking est construit sous la place Aristide Briand, on peut craindre qu’il se retrouve dans la même situation », ajoute-t-il.
La municipalité transgresse le référé
Début décembre, sur le terrain vague qui sert de parking à côté du stade Louis Michel, 50 trous ont été creusés pour accueillir les tilleuls argentés de la place Aristide Briand. Ceci s’est fait au lendemain d’une réunion publique, sans autorisation, ni arrêté municipal. « Comme si cette réunion suffisait à François Commeinhes pour conduire des actes illégaux », ironise le secrétaire du collectif.
L’association Bancs publics et un certain nombre de riverains ont déposé un référé le 24 décembre 2021. Le tribunal administratif de Montpellier l’a communiqué à la Ville de Sète le 27 décembre. Depuis, il y a eu deux tentatives de démolition faites par des entreprises privées mandatées par la majorité municipale. Alertés par des riverains, des membres du collectif sont intervenus pour stopper le démarrage de cette démolition. François Piettre déplore que « la mairie ne tienne pas compte du référé et considère qu’elle peut mettre les citoyens devant le fait accompli alors qu’un juge a été saisi ».
Un projet inspiré par une ville hispanique
La municipalité dit prendre exemple sur la ville espagnole de Pontevedra. Cependant, cela fait 15 ans que cette ville mène une politique contraire à celle de Sète : construction de parkings gratuits autour du centre et piétonnisation complète du centre-ville. « Que la mairie de Sète ose présenter son projet comme inspiré de la politique de la ville de Pontevedra est un mensonge honteux et scandaleux. D’autant plus qu’un voyage avait été organisé en 2017 avec le maire et des élus de Sète Agglopôle », s’indigne François Piettre. « On est dans un cas de figure ou le droit est piétiné. On a la certitude que la municipalité pense pouvoir passer en force, comme elle l’a déjà fait. Elle se permet de ne pas tenir compte des obligations juridiques qui pèsent sur elle. Néanmoins, nous sommes très optimistes et nous avons confiance en la justice. »
Les citoyens résistent et la situation semble se diriger vers une impasse sur la place Aristide Briand. Le tribunal administratif de Montpellier devra se pencher prochainement sur la légalité des travaux et trancher après avoir écouté les arguments des deux camps.
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Planète
Inde: la capitale New Delhi ferme la majorité des classes en raison de la pollution
La capitale indienne ferme la majorité des écoles face à une qualité de l’air désastreuse.
La pollution atmosphérique à New Delhi a atteint un niveau critique, forçant les autorités à prendre des mesures drastiques. La capitale indienne, régulièrement classée parmi les villes les plus polluées au monde, fait face à une nouvelle crise environnementale qui bouleverse le quotidien de ses habitants.
Les niveaux de particules fines PM 2,5, particulièrement nocives pour la santé, ont été mesurés à des concentrations 57 fois supérieures aux normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ce week-end. Bien que ces niveaux aient légèrement diminué à 39 fois les seuils recommandés lundi matin, la situation reste alarmante. Ces particules, qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons et même entrer dans la circulation sanguine, sont associées à des risques accrus de maladies cardiovasculaires et de cancer.
Face à cette situation, la ministre en chef Atishi a annoncé la fermeture des écoles pour tous les niveaux sauf les classes de 10ème et 12ème. Cette décision vise à protéger les élèves les plus vulnérables tout en permettant aux étudiants de terminale de poursuivre leurs études en vue de leurs examens importants. Les écoles primaires étaient déjà passées à l’enseignement à distance depuis jeudi dernier, une mesure maintenant étendue à presque tous les niveaux d’enseignement.
Les causes de cette pollution sont multiples : les feux agricoles dans les régions avoisinantes, les émissions industrielles et le trafic routier dense contribuent tous à cette situation. Chaque hiver, New Delhi et sa région métropolitaine, qui abritent 30 millions d’habitants, souffrent de ce fléau saisonnier. Les autorités tentent de limiter l’impact en imposant des restrictions sur les chantiers et la circulation des véhicules diesel.
Le gouvernement appelle également les populations sensibles, comme les enfants, les personnes âgées et celles souffrant de maladies pulmonaires ou cardiaques, à rester chez elles. Toutefois, pour beaucoup de résidents, la possibilité d’éviter l’exposition à l’air pollué est limitée par des conditions de logement précaires et l’absence de moyens pour se procurer des purificateurs d’air.
L’hiver, avec ses températures plus basses et ses vents faibles, aggrave la situation en piégeant les polluants dans l’atmosphère. En réponse à cette crise récurrente, la Cour suprême de l’Inde a récemment affirmé que le droit à un air pur est un droit fondamental, exigeant des actions concrètes de la part des gouvernements.
Cette situation soulève des questions sur la durabilité des mesures prises et la nécessité d’une stratégie à long terme pour améliorer la qualité de l’air dans la capitale indienne.
Planète
France : une réduction ambitieuse de la consommation d’énergies fossiles pour 2030
Dans un effort sans précédent pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50 % par rapport à 1990, la France annonce une baisse drastique de sa dépendance aux énergies fossiles d’ici 2030. Cette transition repose sur l’électrification et la décarbonation des secteurs clés, afin de faire face aux enjeux climatiques et de souveraineté.
Le gouvernement français a dévoilé lundi sa feuille de route pour l’énergie et le climat jusqu’en 2050, annonçant des mesures ambitieuses pour réduire l’empreinte carbone du pays. Selon la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), les énergies fossiles, qui représentaient 60 % de la consommation finale en 2022, ne compteront plus que pour 42 % d’ici 2030. L’objectif est de réduire cette part à 30 % en 2035 avant d’atteindre zéro en 2050, marquant une transition vers une énergie entièrement décarbonée.
La ministre de l’Énergie, Olga Givernet, a souligné la nécessité d’une action combinée de sobriété et d’efficacité énergétique, associée au développement massif des énergies sans carbone. Ce plan repose également sur un mix énergétique équilibré entre le nucléaire et les énergies renouvelables, marquant une approche duale pour sécuriser les besoins énergétiques futurs. « Ce n’est pas qu’une question d’énergie, c’est un choix de société », a affirmé la ministre, exprimant la portée sociétale de cette transition.
Les grandes lignes de cette stratégie n’étaient pas inédites, puisque la « planification écologique » et le Plan national intégré énergie-climat (Pniec), transmis à la Commission européenne en juillet dernier, en avaient déjà esquissé les contours. Toutefois, leur adoption avait été retardée par des enjeux politiques internes, notamment la dissolution de la précédente assemblée.
Le plan met en avant l’électrification de nombreux usages, dans la mobilité, l’industrie, et le bâtiment. Ainsi, la France projette de porter les ventes de voitures électriques à deux tiers des ventes totales d’ici 2030, avec une proportion de 15 % dans le parc automobile d’ici la fin de la décennie, contre 2,2 % début 2024. Le secteur du bâtiment est également ciblé, avec un objectif de réduction des émissions de CO₂ à 35 millions de tonnes en 2030, par rapport aux 62 millions de tonnes en 2022, grâce à la rénovation de 400 000 maisons et 200 000 logements collectifs par an, et au remplacement des chaudières au fioul.
L’Union française de l’électricité (UFE) a insisté sur l’importance d’un « Plan d’électrification des usages » intégrant des impératifs de compétitivité et de souveraineté énergétique. De son côté, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a salué ce projet pour sa portée en matière de compétitivité économique et de lutte contre le réchauffement climatique, malgré un contexte budgétaire contraignant.
Pour atteindre cette transformation, la consommation d’électricité, essentiellement d’origine décarbonée grâce au parc nucléaire, devra augmenter. Parallèlement, un effort de sobriété énergétique est requis pour réduire la consommation totale de 30 % d’ici 2030 par rapport à 2012, puis de 50 % en 2050. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a mis en avant l’aspect préventif de ces mesures, en rappelant les coûts croissants des catastrophes climatiques. Elle a évoqué le récent drame à Valence, en Espagne, pour illustrer l’urgence de freiner les émissions de gaz à effet de serre.
Les documents de cette feuille de route seront soumis à la concertation publique jusqu’au 15 décembre, puis au Haut conseil pour le climat avant la publication des décrets d’application prévue en 2025. Le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3), publié récemment, anticipe quant à lui un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle en France, soulignant la gravité des enjeux et la nécessité de concrétiser cette transformation.
France
Un mois de septembre record, 40% de pluies en plus en octobre en France
Les précipitations d’octobre 2024 en France ont dépassé de 40 % la normale, accompagnées d’inondations ravageuses dans le sud et le centre-est. Un mois particulièrement pluvieux et chaud, qui s’inscrit dans une tendance climatique préoccupante.
La France a connu en octobre 2024 un niveau de précipitations inédit pour cette saison, avec une augmentation de 40 % par rapport aux moyennes saisonnières. Bien que ce mois ne figure pas parmi les dix octobres les plus arrosés historiquement, il enregistre des cumuls de pluie exceptionnels dans plusieurs régions, notamment en Provence et dans les Cévennes. En moyenne, 132 mm de pluie sont tombés à l’échelle nationale, avec des niveaux atteignant jusqu’à trois fois la normale sur certains territoires.
Ces précipitations intenses ont entraîné des épisodes d’inondations à répétition, marqués par des événements particulièrement graves dans le centre-est du pays, entre le 15 et le 18 octobre, durant lesquels plusieurs départements ont été placés en vigilance rouge. Cet épisode cévenol, qualifié de sans précédent par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a vu des niveaux record, comme à Mayres en Ardèche où près de 700 mm de pluie se sont abattus en deux jours.
L’instabilité météorologique n’a pas épargné le Var et les Alpes-Maritimes, touchés par un second épisode pluvieux du 24 au 27 octobre. À Vidauban, 119 mm de pluie sont tombés en une heure, un phénomène jamais observé dans cette région. Ce déferlement de précipitations a inondé une partie du bassin parisien et certaines zones du sud-ouest, tandis que des crues ont frappé des villes de Seine-et-Marne et d’Eure-et-Loir.
Ces perturbations sont en partie attribuées à la dépression Kirk, qui a traversé le pays le 9 octobre, générant des vents violents, avec des pointes à 211 km/h enregistrées dans les Pyrénées-Atlantiques. Ce jour-là, des précipitations records pour un mois se sont abattues en seulement 24 heures, provoquant la montée rapide de certains cours d’eau et des inondations dans des zones sensibles.
Parallèlement à ces événements, les températures se sont également maintenues au-dessus des normales saisonnières, enregistrant une moyenne de 1,6°C de plus que la période de référence 1991-2020. Si le début du mois a offert une légère fraîcheur, octobre a principalement connu des températures élevées, notamment dans le sud-est. Cette anomalie thermique, associée à un ensoleillement réduit de 20 %, renforce les signes d’un changement climatique en cours.
Les experts, bien que prudents quant à une attribution directe au réchauffement climatique sans études approfondies, rappellent que le réchauffement global, en augmentant la quantité de vapeur d’eau dans l’atmosphère, tend à intensifier la fréquence et l’intensité des épisodes météorologiques extrêmes. L’automne 2024, marqué par des excédents de précipitations et une anomalie thermique persistante, s’inscrit ainsi dans une série d’événements climatiques qui questionnent l’avenir des régions concernées.
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