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Culture

Portrait – Jean Vilar : Ce sétois créateur du Festival d’Avignon

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Jean Vilar ( 1912 – 1971 ), acteur et metteur en scène né et décédé à Sète, est une grande figure du théâtre français. C’ est un véritable moraliste du théâtre, et il pense avant tout au public populaire en modernisant la mise en scène de grands classiques avec un sens inné de son rôle d’acteur. Il reste toujours  une référence dans le monde de la culture d’aujourd’hui.

Ses parents sont des commerçants sétois, Jean Vilar découvre le théâtre lorsqu’il a vingt ans. Il assiste à une répétition dirigée par Charles Dullin. Il se nourrit de ses passions que sont la littérature et la musique et se dirige tout naturellement vers l’art dramatique. Jean Vilar se forme au théâtre de l’Atelier, à Paris, auprès de Dullin, et rejoint en 1941 la compagnie de la Roulotte. En 1942, sa première mise en scène, la Danse de mort de Strindberg – dont il est le principal interprète –, révèle un style neuf, fait d’austérité et de référence antérieures. C’est au cours de l’année 1943 que Jean Vilar crée la compagnie des sept.

En 1947, après avoir tourné pour Marcel Carné  » Les portes de la nuit « , il se voit proposer par René Char, l’animation d’une semaine d’art dramatique en Avignon. Pour cet évènement, Vilar monte une pièce de Shakespeare  » Richard II « . Le spectacle n’a que peu de succès. Mais le lieu magique de la cour d’honneur du palais des Papes fait son œuvre, et le Sétois conquis par la puissance que dégage ce lieu crée  » le festival d’Avignon « . Jean Vilar en fait un des rendez-vous culturels les plus importants  de  cette seconde partie du XXe siècle. Gérard Philippe contribue amplement au succès de cet évènement annuel en jouant  » le Cid  » de Corneille en 1951 et  » Lorenzaccio  » d’Alfred de Musset  en 1953. Ce qui donne à cette manifestation un élan historique.

En 1951, Jean Vilar prend la direction du TNP ( théâtre National Populaire ) à Paris au palais de Chaillot. Le style du metteur en scène, pas de décor, rideaux noirs, jeu centré sur la force du texte et appuyé sur l’immensité de l’espace, change de façon marquante avec la mode du moment. Mais, pour lui, cette approche exigeante du théâtre n’est pas incompatible avec le grand public. Au-delà de son activité d’artiste, il entreprend donc de mettre en place une possibilité d’ouvrir le théâtre aux classes les moins favorisées. Ainsi, au TNP tout particulièrement, les conditions de réservation des places, d’accueil et de placement dans la salle favorisent la venue de personnes peu fortunées. Le public répond présent dès la première saison. De nombreuses pièces sont à l’affiche , Jean Vilar fait découvrir Shakespeare (Richard III, Othello), Molière (Don Juan), Kleist (le Prince de Hombourg), T. S. Eliot (Meurtre dans la cathédrale) et Brecht (Mère Courage et ses enfants, la Résistible Ascension d’Arturo Ui) à un nouveau public.

Et toujours avec cette soif de partage, il ouvre le Festival d’Avignon à la danse, avec Maurice Béjart (qui donne avec sa compagnie, le Ballet du XXe siècle, Messe pour le temps présent, 1967), et au cinéma, avec Jean-Luc Godard (qui présente en première mondiale le film la Chinoise).

Mais Jean Vilar n’obtient pas les subventions qu’il juge nécessaires, il démissionne du TNP en 1963. Il garde la direction du Festival d’Avignon jusqu’en 1970, année de création du festival « off », avant de mourir l’année suivante dans sa ville natale. Il repose au cimetière marin, non loin de Paul Valéry, le grand poète sétois.

Promoteur de la culture populaire, Vilar est l’homme de théâtre qui, en France, portera le plus loin l’idée d’un art accessible au plus grand nombre. Si son soutien aux auteurs contemporains n’a pas le retentissement qu’obtiennent ses mises en scène de textes classiques, Vilar réussit tout de même à renouveler considérablement le public grâce à ses contacts avec le milieu enseignant. Ce prodigieux chef de troupe, à l’allure quelque peu sévère et à la voix grave, reste, par son action, une référence capitale dans le théâtre moderne.

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Culture

Techno aux fourneaux : à Marseille, un restau-salle de mix attire les DJs

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Techno aux fourneaux : à Marseille, un restau-salle de mix attire les DJs

Un restaurant marseillais transforme ses cuisines en scène de mix, attirant une foule de DJs et de gourmets du monde entier.

Dans l’emblématique Vieux-Port de Marseille, un restaurant unique en son genre a émergé, où la gastronomie rencontre les rythmes électroniques. Ce concept novateur, baptisé « Let Him Cook », a su captiver une audience internationale en mélangeant l’art culinaire et la performance DJ.

Le spectacle se déroule dans une cuisine où les chefs préparent les plats sous l’œil vigilant des caméras, tandis que des DJs, installés sur une petite scène improvisée, mettent l’ambiance avec des sets de musique variés. L’idée, lancée en août dernier, a rapidement pris de l’ampleur, avec près de 80 DJs ayant déjà participé à cette fusion inédite de gastronomie et de musique.

L’espace restreint de la cuisine impose une logistique complexe, mais Enzo Franceschi, l’un des chefs, confirme que cette expérience est désormais incontournable. « Cela nous aide à garder le rythme pendant les services intenses », explique-t-il, soulignant l’énergie positive que les DJs apportent à l’équipe. Carla Mo, une DJ locale, décrit l’expérience comme « immersive », où les odeurs de la cuisine et la musique créent une atmosphère unique.

Théo Ferrato, le jeune fondateur de 20 ans de « Let Him Cook », a voulu rompre avec l’esthétique froide souvent associée aux performances de musique électronique. « Dans une cuisine, tout est authentique, on ne peut pas tricher », affirme-t-il. Cette connexion entre les chefs et les DJs, selon lui, est la clé du succès du concept, qui explore les similitudes entre la création musicale et la préparation culinaire.

Le projet a vu le jour grâce à une volonté de réconciliation avec sa grand-mère vietnamienne, qui rêvait de voir Théo embrasser une carrière médicale. En montrant comment il pouvait unir ses passions pour la musique et la cuisine, il a su la conquérir. Aujourd’hui, le spectacle compte des millions de vues en ligne et attire des DJs du monde entier, de l’Amérique à l’Asie, chacun apportant sa touche culturelle et musicale.

Charles B., un DJ international avec une forte présence sur Instagram, témoigne de l’unicité de l’expérience : « J’ai joué dans des endroits incroyables, mais animer une cuisine de restaurant est une première pour moi. » Cet événement hybride, où l’on marie la haute gastronomie avec les pulsations de la scène électronique, continue de séduire les amateurs de bonne musique et de bonne chère, faisant de Marseille un nouveau lieu de pèlerinage pour les mélomanes et les gastronomes.

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Culture

Rachida Dati annonce un label pour « soutenir » et « valoriser » les discothèques

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Rachida Dati annonce un label pour "soutenir" et "valoriser" les discothèques

La ministre de la Culture, Rachida Dati, dévoile un nouveau label pour reconnaître et encourager les discothèques qui contribuent à la création artistique et à la sécurité.

Le 29 novembre 2024, la ministre de la Culture et du Patrimoine, Rachida Dati, a annoncé la création d’un label baptisé « Club Culture ». Cette initiative vise à identifier et à promouvoir les discothèques qui jouent un rôle actif dans le soutien à la création artistique et à la scène des DJs. Lors d’une allocution au club Mazette, situé dans le 12e arrondissement de Paris, elle a souligné l’importance de cette reconnaissance pour les acteurs de la vie nocturne.

L’objectif du label « Club Culture » est double : d’une part, il s’agit de valoriser les établissements qui s’engagent dans la lutte contre les violences et le harcèlement sexistes et sexuels, et d’autre part, de reconnaître leur contribution à la scène artistique. Rachida Dati a affirmé que ce label offrira aux discothèques un soutien tangible, en augmentant leur visibilité et en les protégeant face aux défis actuels du secteur. Elle a également mentionné que des critères précis seraient prochainement établis pour déterminer les établissements éligibles.

Ce label, qui sera attribué pour une période de trois ans, permettra aux clubs d’afficher fièrement l’appellation « Clubs Culture – lieux d’expression artistique et de fête ». Les discothèques sélectionnées seront listées dans un annuaire en ligne, accessible via le site du ministère de la Culture, facilitant ainsi leur identification par le public et les professionnels du secteur.

Rachida Dati a également mis l’accent sur l’importance de l’accessibilité pour tous les publics et de la parité dans la programmation artistique. Ces éléments seront pris en compte dans les critères d’attribution du label, soulignant ainsi l’engagement du gouvernement à faire des discothèques des espaces culturels inclusifs et dynamiques.

Cette annonce marque une reconnaissance officielle de l’importance des discothèques dans le paysage culturel français, les positionnant comme des acteurs essentiels de la création et de la diffusion artistique, tout en renforçant leur rôle social et culturel.

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Affaire Slimane : une seconde plainte pour harcèlement sexuel déposée contre le chanteur

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Affaire Slimane : une seconde plainte pour harcèlement sexuel déposée contre le chanteur

Après une première plainte pour harcèlement sexuel, le chanteur Slimane est à nouveau mis en cause pour des faits d’agression sexuelle survenus lors d’une fête post-concert.

La carrière de Slimane, révélé par l’émission The Voice, est ébranlée par une série d’accusations de harcèlement sexuel. Le chanteur de 35 ans est désormais confronté à une seconde plainte, déposée cette fois pour agression sexuelle et tentative d’agression sexuelle. Les événements en question se seraient produits lors d’une célébration privée après un concert au Zénith de Saint-Étienne.

Cette nouvelle plainte a été déposée par un technicien lumière, âgé de 33 ans, qui travaillait pour Play Two, la société productrice de la tournée de Slimane. La nuit du 17 décembre 2023, après un spectacle réussi, une fête en coulisses a été organisée pour l’équipe technique et l’artiste. C’est dans ce contexte festif que l’agression aurait eu lieu. Selon le plaignant, Slimane l’aurait saisi par les hanches, une action qui a été interrompue par l’intervention du frère du chanteur. Des témoins auraient capturé la scène sur vidéo, mais à la demande du frère de Slimane, ces preuves auraient été effacées.

Suite à cet incident, le technicien et trois de ses collègues ont décidé de rompre leur contrat avec l’artiste. Ils reprochent à Play Two d’avoir minimisé l’incident, le qualifiant de simple « fête ». Cette réaction a visiblement contribué à l’escalade des tensions et à la décision des plaignants de quitter la tournée.

L’enquête préliminaire ouverte à la suite de la première plainte pour harcèlement sexuel se trouve maintenant élargie avec ces nouvelles accusations. Le parquet de Saint-Étienne est désormais saisi de l’affaire, et l’entourage de Slimane reste silencieux face à ces allégations.

Cette série de plaintes soulève des questions sur le comportement du chanteur et sur la gestion de ces incidents par les structures qui l’entourent. L’industrie du spectacle, souvent sous le feu des projecteurs pour des raisons similaires, se voit une fois de plus confrontée à la nécessité de réexaminer les conditions de travail et les rapports de pouvoir au sein des équipes artistiques.

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