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Quand les grand-mères sud-africaines dribblent les préjugés

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Un tournoi international dédié aux footballeuses seniors a transformé le stade de Tzaneen en arène de joie et de défis, prouvant que la passion du sport n’a pas d’âge.

Dans les vestiaires, les rires fusent entre les conseils de l’entraîneur et les ajustements des crampons. À 63 ans, Mbele Nonhlanhla, mère de sept petits-enfants, enfile son maillot floqué du numéro 10 avec une fierté contagieuse. « On me surnomme la machine à buts », lance-t-elle, un sourire édenté aux lèvres. Comme elle, des dizaines de femmes venues d’Afrique, d’Europe et d’Amérique ont disputé un tournoi unique, où l’esprit sportif prime sur la performance.

Sous un soleil généreux, les rencontres se sont enchaînées à un rythme mesuré mais intense. Entre passes précises et courses laborieuses, ces athlètes septuagénaires ont écrit une page inédite du football. « L’important, c’est de rester active et de partager ce moment ensemble », confie Devika Ramesar, 62 ans, qui découvre pour la première fois les joies du ballon rond.

Parmi les participantes, certaines, comme la Kényane Edna Cheruiyot, ont dû assimiler les règles en quelques semaines. « Je me sens plus légère qu’à 30 ans », s’amuse-t-elle, ajustant son bandeau avant de capturer l’instant en selfie. À ses côtés, Elizabeth Talaa, 87 ans, incarne à elle seule la détermination de ces pionnières.

À l’origine de cette initiative, Rebecca Ntsanwisi, survivante d’un cancer, voulait offrir aux femmes âgées une échappatoire au quotidien souvent éprouvant. « Beaucoup élèvent seules leurs petits-enfants. Ce tournoi leur redonne de la lumière », explique-t-elle. Un engagement salué par Chris Matson, gardienne américaine de 67 ans, dont l’équipe a soulevé le trophée : « Jouer aujourd’hui, c’est rattraper les rêves de mon adolescence. »

Les émotions ont atteint leur paroxysme lors de la finale, où les Françaises ont laissé éclater leur déception en larmes. Preuve que, malgré l’âge, la compétition garde son intensité. Dans les gradins, le public, conquis, a scandé leur nom, célébrant bien plus qu’un sport : une victoire sur les stéréotypes.

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