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Mike Leigh dévoile « Deux sœurs » : une nouvelle pépite cinématographique trente ans après « Secrets et mensonges »

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Le réalisateur britannique renoue avec Marianne Jean-Baptiste pour un drame familial poignant, reflet de son engagement artistique inébranlable.

Trente ans après leur collaboration culte dans « Secrets et mensonges », Mike Leigh et Marianne Jean-Baptiste se retrouvent pour « Deux sœurs », une œuvre qui confirme la singularité du cinéaste. À 82 ans, le Britannique poursuit son exploration des dynamiques humaines avec ce récit déchirant et drôle, centré sur deux sœurs aux tempéraments opposés.

Le film met en lumière Pansy, interprétée par Jean-Baptiste, une femme mariée rongée par l’anxiété et l’agressivité, face à sa sœur Chantelle, jouée par Michele Austin, incarnation de la légèreté et de la résilience. Loin des clichés, Leigh plonge dans l’universalité des conflits familiaux, sans jamais verser dans le manichéisme.

Pour la première fois, le réalisateur construit son intrigue autour d’une distribution majoritairement noire, issue de la communauté caribéenne londonienne. Un choix naturel pour lui, qui a grandi dans un environnement multiculturel. « Ce n’est pas un film sur les stéréotypes associés aux personnes noires, mais sur des enjeux qui transcendent les origines », souligne-t-il.

Fidèle à sa méthode, Leigh a développé le scénario en collaboration étroite avec ses acteurs, privilégiant l’improvisation et les ateliers pour façonner des personnages d’une rare authenticité. Une approche qui heurte malheureusement les logiques contemporaines du cinéma. « Les financeurs veulent des stars et des scripts verrouillés. Moi, je cherche la vérité des émotions », déplore-t-il.

Malgré les difficultés croissantes pour monter ses projets, le cinéaste refuse de céder aux diktats de l’industrie. Atteint d’une maladie musculaire, il travaille déjà sur un nouveau long-métrage, preuve que sa passion reste intacte. « Créer reste un privilège », confie-t-il, rappelant que son cinéma, entre gratitude et désespoir, est avant tout une célébration de la complexité humaine.

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