Le secrétaire général de l’Alliance atlantique affirme que Washington reste un partenaire clé, tout en appelant les Européens à renforcer leur effort de défense face aux menaces russe et chinoise.
Mark Rutte, à la tête de l’Otan, a tenu à dissiper les craintes concernant le soutien des États-Unis à l’Alliance malgré les déclarations controversées de Donald Trump. Selon lui, l’engagement américain au titre de l’article 5 – pierre angulaire de la défense collective – demeure intact. Le président américain avait pourtant menacé de retirer sa protection aux pays membres ne respectant pas leurs obligations financières, exigeant une hausse significative des budgets militaires.
Les propos de Trump ont relancé le débat sur le partage des charges au sein de l’Otan, où les États-Unis représentent près des trois quarts des dépenses de défense. Rutte reconnaît que Washington pourrait à terme rééquilibrer ses priorités vers l’Asie, mais il insiste sur le maintien d’une présence militaire américaine en Europe, tant sur le plan conventionnel que nucléaire. Pour lui, l’augmentation des budgets de défense des alliés européens est avant tout une nécessité stratégique face à la Russie, et non une simple concession à Trump.
Le secrétaire général envisage d’ailleurs de proposer un nouvel objectif chiffré, probablement entre 3,5 % et 3,7 % du PIB, lors du prochain sommet de l’Otan prévu en juin. Une hausse qui permettrait de combler partiellement l’écart avec les États-Unis, tout en tenant compte des réalités économiques des différents membres. Rutte souligne également l’importance de définir une feuille de route claire pour atteindre ces objectifs, contrairement à l’engagement peu contraignant de 2 % pris en 2014.
Au-delà de la menace russe, le dirigeant néerlandais identifie la Chine comme un défi majeur pour la sécurité collective. Il met en garde contre l’expansion rapide des capacités militaires chinoises, notamment dans les domaines naval et nucléaire, estimant que Pékin représente une « menace » croissante. Un constat qui pourrait influencer les futures orientations stratégiques de l’Alliance, alors que les tensions géopolitiques s’intensifient sur plusieurs fronts.