Une innovation verte qui transforme les résidus oléicoles en combustible propre, réduisant la déforestation et la dépendance énergétique.
Au cœur d’une région oléicole tunisienne, une entreprise locale révolutionne la production d’énergie en valorisant les déchets issus de la fabrication d’huile d’olive. Ces résidus, appelés « grignons » – composés de peaux, pulpes et fragments de noyaux –, longtemps considérés comme inutiles, sont désormais compactés en briquettes combustibles. Une alternative écologique au bois de chauffage, dans un pays confronté à une crise énergétique et à une déforestation croissante.
Le procédé, développé par une start-up tunisienne, consiste à compresser ces déchets organiques avant de les sécher naturellement pendant un mois. Le résultat ? Un combustible à faible taux d’humidité, émettant moins de CO2 que le bois traditionnel. Cette solution s’avère particulièrement utile dans un contexte où la Tunisie, cinquième producteur mondial d’huile d’olive, génère chaque année des centaines de milliers de tonnes de ces résidus, souvent abandonnés dans la nature.
Les applications sont multiples : restaurants, hôtels et même établissements scolaires des zones rurales froides ont adopté ces briquettes. Les utilisateurs soulignent leurs avantages : coût réduit, combustion plus propre et même une saveur unique pour les pizzas cuites au feu de grignons. L’innovation séduit aussi à l’international, avec des exportations vers l’Europe et l’Amérique du Nord.
Au-delà des bénéfices économiques, cette initiative contribue à la lutte contre le changement climatique en limitant l’exploitation forestière. Elle offre également une réponse partielle à la dépendance tunisienne aux importations de gaz et de pétrole, qui pèsent lourdement sur les finances publiques. Malgré les défis financiers rencontrés lors de son lancement, le projet incarne une vision d’avenir : faire de la Tunisie un acteur clé des énergies renouvelables, en exploitant des ressources locales et durables.
Cette démarche illustre comment l’innovation peut transformer un déchet en richesse, tout en préservant l’environnement. Une success story qui pourrait inspirer d’autres pays méditerranéens, riches en cultures oléicoles mais confrontés aux mêmes enjeux énergétiques.