Dans un geste politique retentissant, Budapest entame son retrait de la Cour pénale internationale, soutenant ainsi le Premier ministre israélien visé par un mandat d’arrêt.
La Hongrie a officiellement engagé les démarches pour quitter la Cour pénale internationale, marquant une rupture symbolique avec cette institution judiciaire. Cette décision intervient alors que le pays reçoit Benjamin Netanyahu, chef du gouvernement israélien, sous le coup d’un mandat émis par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans le cadre du conflit à Gaza.
Lors d’une conférence de presse commune, Viktor Orban a qualifié la CPI de « tribunal politique » ayant perdu toute impartialité, tandis que Benjamin Netanyahu a salué cette position comme « courageuse ». Le dirigeant israélien a également dénoncé une institution qu’il juge « corrompue », estimant que d’autres États pourraient suivre l’exemple hongrois.
Bien que la Hongrie ait signé le Statut de Rome en 1999, elle n’a jamais ratifié la convention complémentaire, ce qui lui permet, selon ses autorités, de contester les injonctions de la CPI. Malgré cette annonce, la Cour a rappelé que Budapest demeurait légalement tenue de coopérer tant que le processus de retrait n’est pas finalisé, une procédure qui prend généralement douze mois.
Cette visite de Benjamin Netanyahu en Hongrie, premier déplacement dans un État membre de la CPI depuis l’émission du mandat, pourrait ouvrir la voie à d’autres voyages diplomatiques. Des pays comme l’Allemagne ont déjà assuré qu’ils ne donneraient pas suite aux réquisitions de la Cour.
Sur le plan intérieur, cette tournée européenne du Premier ministre israélien survient dans un contexte politique tendu. Son gouvernement est en conflit avec la justice israélienne, tandis que deux de ses conseillers font l’objet d’une enquête pour corruption présumée, une affaire qu’il qualifie de « chasse aux sorcières ».
Les poursuites engagées par la CPI contre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense découlent des opérations militaires israéliennes à Gaza, déclenchées après l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023. Le bilan humain, toujours en hausse, reste un sujet de vives tensions internationales.