François Commeinhes a partagé le repas de rupture du jeûne du Ramadan avec les musulmans

Chaque Ramadan depuis deux décennies, le maire de Sète François Commeinhes partage des repas de rupture du jeûne avec les musulmans de sa ville. Une tradition paisible, jamais mise en avant officiellement, mais profondément symbolique.

C’est un rituel discret qui se répète, année après année, dans une atmosphère de calme et de respect. À Sète, François Commeinhes, maire depuis 2001, partage régulièrement l’Iftar, le repas qui marque la rupture du jeûne durant le Ramadan, aux côtés de ses concitoyens musulmans. Sous la tente installée devant la mosquée, entre les dattes, le pain, la harira et le thé à la menthe, il s’attable comme un simple invité. Depuis vingt ans, ce geste simple, sincère et constant s’inscrit dans les habitudes locales, tissant un lien réel entre élus et citoyens.

Et comme le montrent les nombreuses vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, tout se passe bien. Aucune tension, aucun incident. Juste des poignées de main, des échanges, des silences respectueux et des regards bienveillants. Le vivre-ensemble sétois, bien souvent mis à l’épreuve ailleurs, semble ici couler de source. Des invocations lui seront aussi faites lors des prières pour que son règne perdure.

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Mais alors pourquoi une telle discrétion ? Pourquoi ce moment de fraternité n’apparaît-il pas depuis vingt ans dans la communication officielle de la Ville de Sète ou même dans celle du maire lui-même ? Pourquoi la presse locale, toujours tenue à l’écart de ces échanges, n’est-elle pas conviée, ne serait-ce qu’en tant que témoin d’une réalité qui mérite d’être vue, racontée, valorisée ?

Il y aurait pourtant de quoi être fier. À Sète, les communautés cohabitent dans le respect, souvent dans le silence, mais avec dignité. Ce lien tissé au fil du temps entre le maire et les habitants de confession musulmane mériterait de sortir de l’ombre. Non pour flatter son action politique, mais pour reconnaître, enfin, que l’âme sétoise est aussi celle de ses enfants qui jeûnent, prient, et espèrent dans cette ville qu’ils aiment.

Car il y a là une question de cohérence et de reconnaissance, les musulmans de Sète ne sont pas en marge. Ils sont une composante vivante, active et aimante de la solution sétoise. Les invisibiliser revient à nier une part de la réalité de la ville. Mettre en lumière ce vivre-ensemble, au contraire, c’est consolider un avenir commun. C’est faire de Sète une ville vraiment fière de tous ses visages.

Souhaitons, alors, que la majorité municipale trouve enfin la force d’assumer cette réalité lumineuse. Non pas comme une manœuvre, mais comme un hommage à ce lien discret qui, chaque soir de Ramadan, fait tenir debout l’idée même de fraternité républicaine.

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