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COP28 : dans une lettre inédite, le monde de la santé demande l’abandon des énergies fossiles

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COP28 : dans une lettre inédite, le monde de la santé demande l'abandon des énergies fossiles

Dans un courrier adressé au président de la COP28, Sultan Ahmed Al-Jaber, plus de 46 millions de professionnels de la santé lui demandent de veiller à ce que les négociations de Dubaï aboutissent à une « accélération de la suppression » des combustibles fossiles, « décisive pour la santé de tous ».

« En finir avec notre dangereuse dépendance aux combustibles fossiles améliorera la santé des générations futures et sauvera des vies », peut-on lire dans ce courrier, notamment signé par l’Association médicale mondiale, la Fédération mondiale des associations de santé publique et le Conseil international des infirmières. Ils citent les conséquences déjà visibles de la pollution sur la santé : stress thermique, malnutrition, anxiété, ou encore maladies respiratoires.

La pollution de l’air est notamment responsable de 7 millions de décès prématurés par an dans le monde, rappelle la lettre, reprenant un chiffre de l’Organisation mondiale de la santé.

Le directeur de recherches à l’Inserm Rémy Slama, estime également que la sortie des énergies fossiles doit être une priorité, au nom de la santé : « ces énergies fossiles, en plus d’émettre des gaz à effet de serre, émettent des substances directement toxiques pour l’organisme humain, responsables de 200.000 décès en Europe, 40.000 en France selon Santé publique France et ces décès interviennent chez des sujets initialement en bonne santé, cela raccourcit donc l’espérance de vie », insiste-t-il.

Et pour les signataires de cette lettre, le changement climatique augmente les risques de maladies transmises par les moustiques, sature les hôpitaux lors de phénomènes extrêmes, comme les tempêtes ou les inondations.

Rémy Slama insiste, un virage vers une société sans CO2 ou sans engrais chimique sera bénéfique pour tous, au-delà de la défense du climat. « Si on arrête de brûler des gaz à effet de serre, les particules fines vont diminuer très vite, plus vite que le CO2 dans l’atmosphère, les bénéficies sanitaires arriveront rapidement, et autre point essentiel, nous avons une fantastique opportunité de lutter contre des problèmes de santé publique majeurs ».

Deux exemples sont édifiants : « en limitant les gaz à effet de serre dans l’agriculture, nous allons nous tourner vers une alimentation plus saine, précise-t-il, et on va probablement améliorer des problèmes de santé très importants liés aux comportements alimentaires; en réfléchissant aux gaz à effet de serre dans le transport on va pouvoir rendre les gens plus actifs, plus mobiles, ce qui peut limiter les troubles métaboliques, comme le diabète ou le surpoids », ajoute-il.

« Une suppression entière et rapide des énergies fossiles est la meilleure façon de fournir une eau, un air et un environnement propres, indispensables pour une bonne santé », insistent les auteurs, tout en demandant une transition « juste et équitable » vers d’autres sources d’énergies.

A la COP28 de Dubaï début décembre, une journée entière sera consacrée à la santé, pour la première fois. Pour ces professionnels de santé, les industriels du pétrole et du gaz devraient d’ailleurs être exclus des négociations sur le climat. A l’image de l’industrie du tabac, déjà écartée des discussions au sein de l’Organisation mondiale de la santé.

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