La suspension du projet autoroutier entre Toulouse et Castres a provoqué une mobilisation massive. Plusieurs milliers de personnes ont défilé pour exiger la poursuite des travaux, jugés vitaux pour l’économie locale.
Samedi 8 mars 2025, près de Castres dans le Tarn, une foule imposante s’est rassemblée pour soutenir la reprise du chantier de l’A69, suspendu par une décision judiciaire. Entre 3.700 et 8.000 personnes, selon les sources, ont brandi des drapeaux bleus arborant le slogan « A69, on finit ! ». Cette mobilisation, organisée par l’association Via81, reflète l’inquiétude des acteurs économiques et des habitants face à l’arrêt brutal des travaux.
Le chantier de l’A69, qui devait relier Toulouse à Castres d’ici fin 2025, a été interrompu le 27 février par le tribunal administratif de Toulouse. Les juges ont estimé que les bénéfices du projet ne justifiaient pas les impacts environnementaux. Une décision qui a provoqué un choc parmi les travailleurs et les entreprises locales. « On nous a dit d’arrêter les machines du jour au lendemain. C’est un coup dur pour le moral », témoigne Kevin Rodriguez, conducteur d’engin sur le chantier.
Parmi les manifestants, des élus, des chefs d’entreprise et des professionnels de santé ont exprimé leur soutien au projet. Marie-Noël Cufi, médecin à l’hôpital de Castres-Mazamet, souligne l’importance de l’autoroute pour améliorer l’accès aux soins et renforcer l’attractivité du territoire. « Nous avons besoin de cette infrastructure pour désenclaver notre région et attirer des professionnels », explique-t-elle.
La manifestation a également vu la présence de figures influentes, comme Pierre-Yves Revol, président du groupe pharmaceutique Pierre-Fabre et du club de rugby Castres Olympique. Bien qu’il n’ait pas pris la parole, sa présence symbolise l’engagement des acteurs économiques locaux en faveur du projet.
Les organisateurs ont mis en avant une ambiance déterminée, avec des slogans comme « On déroule l’autoroute ! » diffusés par une sono. Les manifestants espèrent que l’État interviendra pour relancer les travaux. Jean Terlier, député Renaissance du Tarn, a annoncé que le gouvernement prévoyait de faire appel de la décision judiciaire et d’utiliser une procédure de « sursis à exécution » pour suspendre l’arrêt des travaux.
Pour les employés du chantier, l’arrêt des travaux signifie un chômage technique et une incertitude professionnelle. « C’est comme si on vous arrachait du volant en pleine conduite », confie un conducteur de niveleuse, souhaitant rester anonyme. Martial Gerlinger, directeur général d’Atosca, le concessionnaire du projet, a exprimé sa frustration : « Annoncer l’arrêt total à 1.000 personnes a été l’un des moments les plus difficiles. »
Malgré les oppositions environnementales, les partisans de l’A69 restent convaincus de la nécessité du projet. Ils espèrent que les travaux reprendront rapidement, afin de ne pas laisser le territoire dans l’impasse. La balle est désormais dans le camp des décideurs politiques et judiciaires.