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Économie

Un géant du maraîchage jette l’éponge face à l’étau financier de la grande distribution

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L’entreprise ID3A, fleuron agricole du Grand Est, met fin à 35 ans d’activité, incapable d’absorber la hausse des coûts face à des prix d’achat intenables.

La fermeture des serres d’ID3A sonne comme un coup de tonnerre dans le paysage agricole français. Spécialisée dans la production intensive de légumes frais, cette PME familiale du Haut-Rhin fournissait chaque année plusieurs millions de salades, radis et choux aux enseignes de supermarchés. Aujourd’hui, ses entrepôts sont vidés, ses machines revendues et ses 220 hectares de terres promises à des cultures moins exigeantes.

Le dirigeant, qui a repris l’affaire fondée par son père, évoque des nuits blanches avant ce choix douloureux. La raison ? L’impossibilité de répercuter la flambée des coûts énergétiques, des intrants et du transport dans ses négociations avec les centrales d’achat. « Vendre une salade 50 centimes quand elle en coûte 75 à produire, c’est une spirale infernale », explique-t-il. Malgré les lois Egalim censées protéger les marges agricoles, la pression des distributeurs reste insoutenable, accélérée par la concurrence de petits producteurs acceptant des tarifs non rentables.

Avec cette cessation d’activité, ce sont 12 emplois permanents et près de 70 saisonniers qui disparaissent. Le fils du dirigeant, récemment intégré à l’entreprise, reconnaît la dureté de cette décision : « Reprendre une structure asphyxiée financièrement n’aurait eu aucun sens ». Ce cas emblématique souligne les fractures persistantes dans la filière légumière, où la volatilité des prix et le déséquilibre des forces négociatrices poussent toujours plus d’exploitants à abandonner.

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