Monde
Trump attendu sur les lieux d’incendies « apocalytiques » dans l’Ouest américain
Les responsables des Etats de la côte ouest américaine, ravagée par des incendies record et meurtriers, accusaient dimanche Donald Trump de nier le rôle du changement climatique, alors que le président se prépare à se rendre sur place lundi.
Pour les autorités locales comme pour de nombreux experts, l’ampleur de ces feux est indubitablement liée au changement climatique, qui aggrave une sécheresse chronique et provoque des conditions météorologiques extrêmes.
Ils ont déjà fait au moins 30 morts depuis le début de l’été, dont 22 rien que cette semaine en Californie, dans l’Etat de Washington et en Oregon, mais des dizaines de personnes étaient toujours recherchées dimanche.
Donald Trump, qui se rendra lundi en Californie, où il rencontrera des responsables des services d’urgence, a de son côté blâmé la gestion des forêts dans ces Etats contrôlés par ses adversaires démocrates.
« La question, c’est la gestion forestière », a-t-il lancé lors d’un meeting de campagne dans le Nevada samedi soir, sans jamais mentionner le changement climatique. « Rappelez-vous de ces mots, gestion forestière ».
Mais sur le terrain sonne un tout autre son de cloche. « Ce gouvernement se met la tête dans le sable » sur la question environnementale, a accusé dimanche matin sur CNN le maire de Los Angeles, Eric Garcetti. « Il ne s’agit pas de gestion forestière ou de ratissage. Tous ceux qui vivent en Californie se sentent insultés par cette affirmation. »
« C’est rageant (…) d’avoir un président qui nie qu’il ne s’agit pas seulement de feux de forêt, mais de feux climatiques », a abondé sur ABC Jay Inslee, le gouverneur de l’Etat de Washington où un mort a été déploré. La situation y était encore « apocalyptique » dimanche, a-t-il expliqué, alors que les incendies brûlent toujours et que des milliers de personnes ont perdu leur maison.
Samedi, Joe Biden, l’adversaire démocrate de Donald Trump pour la présidentielle de novembre, était lui aussi monté au créneau. « Le président Trump peut chercher à nier la réalité, mais les faits sont indéniables », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Deux millions d’hectares
En Californie, le bilan de la semaine est passé samedi à 14 victimes des flammes, dont 12 dans le seul comté de Butte, encore traumatisé par le souvenir des incendies de novembre 2018 qui avaient fait 86 morts et réduit en cendres la ville de Paradise.
Huit personnes avaient déjà trouvé la mort dans les incendies en août.
Les feux ont déjà calciné 1,2 million d’hectares cette année dans le « Sunshine state », un record. Si l’on ajoute la végétation brûlée dans l’Oregon et l’Etat de Washington, les incendies de forêt ont consumé plus de deux millions d’hectares, alors que la saison des feux ne s’achève en théorie qu’en novembre.
Et les fumées dégagées affectent d’immenses zones. La plus grande ville de l’Oregon, Portland, était celle présentant le plus haut taux de pollution du monde dimanche, selon le classement établi par la société IQAir.
Dans l’Oregon, où plus de 400.000 hectares sont partis en cendres, sept morts ont été recensés cette semaine. Mais les autorités se préparaient au pire une fois que les secours auront pu retourner dans des zones encore inaccessibles.
Évacués quatre fois
Les zones menacées concernent 500.000 habitants au total dans cet Etat.
Une quinzaine de familles originaires de la petite ville d’Estacada, évacuée en début de semaine, ont ainsi trouvé refuge sur le parking d’une université à Gresham (20 km à l’est de Portland), et s’abritent dans des camping-cars, des caravanes ou des tentes.
« Nous sommes partis mardi, et nous avons été évacués quatre fois au gré de la progression du feu et de la fumée », explique à l’AFP Bill, 49 ans, qui a fui avec son épouse, ses quatre filles, son chien et ses cochons d’Inde.
Peu avant d’évacuer, Joy, 56 ans, assure avoir vu « un oiseau en train de voler et tomber soudainement ». « J’ai dit, +ça tue les créatures de Dieu, je ne veux pas mourir moi aussi+. Alors on est partis », lance-t-elle.
Samedi, de nombreux habitants étaient malgré tout retournés à Estacada, où le danger ne semblait plus imminent. Une grande bannière « nous affrontons cela ensemble » était érigée dans le centre-ville.
Marvin Flora, propriétaire d’un restaurant, distribuait gratuitement de la nourriture. « Je suis revenu ce matin pour aider ces gens », explique à l’AFP ce sexagénaire. « Nous donnons des sandwichs au personnel d’urgence qui est encore là. C’est comme ça qu’on peut les remercier. »
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
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