La semaine dernière, un conseil d’école extraordinaire a eu lieu. Sa raison ? Voter pour ou contre la fusion administrative des écoles Pasteur et Paul Bert. Fusion qui, après vote, n’aura pas lieu.
Un conseil s’est tenu ce lundi 24 janvier à l’école maternelle Pasteur et à l’école primaire Paul Bert. À l’issue de celui-ci, les votes ont décidé à l’unanimité que la fusion entre les deux écoles ne se ferait pas. 18 voix contre et 4 abstentions (dont les 2 voix de la mairie).
Jean-Luc BOU est un enseignant retraité. Anciennement professeur d’histoire géographie au lycée Joliot Curie de Sète, il conserve son activité syndicale et garde un œil sur la vie des écoles de la ville. Et il fait savoir que cette proposition de fusion ne l’enchantera guère. « Deux facteurs sont à l’origine de cette volonté de fusion. D’abord, la volonté des gouvernements succesifs de réduire les effectifs enseignants et faire des économies d’échelle. De plus, on observe un vieillissement de la population sétoise. Ceci est lié au départ des classes populaires moyennes qui sont en âge d’avoir des enfants. De cette fuite découle la fermeture de classes, faute d’effectifs. Et pourquoi constate-t-on ces phénomènes ? À cause de la politique de bétonisation et de la gentrification de la ville. Bien que l’adjointe au Maire en charge des affaires scolaires ait tenté de démontrer qu’aucun lien n’existait pendant le conseil », affirme M.BOU. Finalement, la transformation de la ville coïncide avec la volonté de réaliser des économies d’échelles sur l’école publique.
« Concernant la fusion des écoles Pasteur et Paul Bert, il y a eu un quiproquo. La proposition étant de les fusionner administrativement, reprend l’ancien professeur d’histoire-géo. Ainsi, ça rapporterait à l’État des économies d’échelle sur le poste de directeur. L’amalgame a été faite et les parents ont cru à une fusion classique, qui aurait entrainé la fermeture de classes supplémentaire. C’est pourquoi ils ont réagi. »
Un intérêt remis en cause
« En fonction de la taille de l’école, le directeur est déchargé de cours. Par exemple, sur une école de la taille de Paul Bert à l’heure actuelle, le directeur dispose d’une demi-décharge. Il passe la moitié de la semaine en qualité d’enseignant et l’autre moitié en qualité de directeur, explique M. Bou. C’est-à-dire qu’il assure la gestion pédagogique et administrative de l’école. Ce qui représente une charge de travail assez importante. »
« Quand on a un nombre suffisant de classes (12 ou 13), il y a une décharge complète du directeur, poursuit-il. L’idée est qu’en fusionnant les classes de de Paul Bert et celles de Pasteur, on atteigne le quota de classes nécessaire à la décharge complète du directeur. Ainsi, il pourra se concentrer uniquement sur les tâches administratives qui l’incombent, sans avoir à assurer l’enseignement d’une classe. Néanmoins, si l’année prochaine on a une voire deux fermetures de classes, liées à la bétonisation et à la gentrification, on repassera sous le quota et le directeur se verra attribuer à nouveau une demi-décharge. »
Pour conclure, Jean-Luc Bou déclare : « Ça a été interprété comme un jeu de dupes par les uns et par les autres. C’est pourquoi la proposition de fusion a été rejetée à l’unanimité. »
Télécharger l’application Le Singulier > IOS (iPhone) > Android (Samsung)