François Commeinhes partage le couscous du Ramadan avec les fidèles de la mosquée de l’île de Thau, puis serre la main de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur qui boude l’iftar. À Sète, le maire François Commeinhes continue de marcher sur un fil politique… sans jamais dire dans quel sens souffle le vent.
La scène aurait pu être belle, presque républicaine, d’un côté, un maire fidèle à une tradition locale, celle du partage de l’iftar pendant le Ramadan, de l’autre, une présence protocolaire à La Grande-Motte auprès du ministre de l’Intérieur pour saluer les forces de l’ordre. Deux gestes, deux formes de reconnaissance, deux engagements symboliques. Mais voilà, quand on s’appelle François Commeinhes, tout se complique. Et l’équilibre devient une démonstration permanente d’ambiguïtés assumées.
Le 28 mars dernier, comme chaque année depuis vingt ans, le maire affairiste de Sète partage le repas de rupture du jeûne avec ses concitoyens musulmans [lire ici]. Un rituel discret, non communiqué, jamais photographié, toujours tenu loin des projecteurs municipaux. À tel point qu’on se demande si cette présence relève de la sincérité, ou d’un calcul si fin qu’il en devient invisible. Certains témoins racontent même que des invocations ont été prononcées pour que son règne perdure — une générosité spirituelle que d’autres élus, eux, afficheraient sans honte. À Sète, on la cache. Prudence ? Hypocrisie ? Ou simple habitude de flirter avec tout ce qui peut rapporter quelques voix ?
Car à peine le couscous digéré, voilà François Commeinhes à La Grande-Motte, bras dessus bras dessous avec Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, mais déjà clair sur une chose, pour le ministre, l’iftar, ce n’est pas son truc. Contrairement à son prédécesseur Gérald Darmanin, Bruno Retailleau a refusé cette année de participer à la rupture du jeûne. Une laïcité sélective, manifestement plus à l’aise sous les projecteurs des médailles que sous les lampions d’une tente devant une mosquée.
Ce jour-là, treize décorations sont remises à des forces de l’ordre. Discours du ministre, applaudissements nourris, accolades franches entre le maire sétois et le représentant de l’État. On se congratule, on sourit, on serre les rangs. Mais surtout, on ne communique pas du côté sétois. Pas une ligne sur la page de la ville de Sète, pas un mot sur les réseaux sociaux du maire. Pas une image officielle de cette visite à haut potentiel politique. Comme toujours avec François Commeinhes, le silence est un outil, le flou un principe, l’omission une méthode.
Il faut dire que l’homme est un spécialiste du grand écart. Depuis 24 ans, il slalome entre les camps, les postures et les extrêmes, construisant sa longévité sur une forme rare de souplesse idéologique. L’essentiel, c’est d’être partout, quitte à ne jamais être vraiment quelque part. À gauche quand il faut parler fraternité, à droite quand il faut parler sécurité, au centre quand il faut ne rien dire du tout !
Cette stratégie, longtemps payante, commence pourtant à grincer. Les électeurs s’en détournent, les jeunes s’en éloignent, et le maire, lui, s’entête. En refusant de nommer ce qu’il fait, il entretient une forme de confusion permanente qui, à force, ressemble plus à de l’opportunisme qu’à de la prudence.
À force de naviguer entre deux rives, François Commeinhes risque surtout de se retrouver sans port d’attache. Et à Sète, quand on perd pied, il n’y a pas que les mouettes qui ricanent.
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Sans nom
8 avril 2025 at 17 h 41 min
Ce singulier ils sont intenables 🤣🤣🤣
TOUFOULECAM
8 avril 2025 at 17 h 50 min
Ce n’est pas les sétois qui sont intenables, c’est la navigation du maire sur sa planche à voile.
On se demande d’où vient le vent.
Setoï
8 avril 2025 at 21 h 37 min
Beaucoup de façade et à force de reflet le vent l’emportera !
SETOÏ
8 avril 2025 at 21 h 49 min
Le singulier : bravo pour ces informations juste subliminales. Quel talent ! Quel courage ! Je viens très souvent lire la rédaction.
Elle est magnifique et 🥰 Je vais faire en sorte de partager les infos. Merci 🙏 un grand bravo
reilles jean claude
9 avril 2025 at 10 h 30 min
peu etre que le maire demande un coup de main sur son verdict a la fin du mois, quelle utilité pour la ville de ce déplacement a la grande motte ?
Lino
9 avril 2025 at 11 h 18 min
Peut être qu’en échange d’un coup de pouce pour son procès il lui donnera le tableau qu’il a dus resquiller en changeant le nom de notre pont.
Nath
9 avril 2025 at 12 h 03 min
Superbe plume, j’adore ce maxime 👍👍 Heureusement que vous êtes là le singulier car le midi pas libre viens de nous pondre une UNE à la botte de ce bandit. On sent que les municipales approchent…