Le gouvernement dévoile son projet de transformation de la formation des professeurs, inspiré des anciennes écoles normales, avec une mise en œuvre progressive dès la prochaine rentrée scolaire.
La formation initiale des enseignants va connaître une profonde mutation dès 2025, selon les déclarations officielles faites lors d’une visite dans une école des Hauts-de-Seine. L’objectif affiché est de renouer avec l’esprit des écoles normales d’autrefois, en recentrant le cursus sur une approche pluridisciplinaire et les savoirs fondamentaux.
Le dispositif prévoit notamment un abaissement du niveau requis pour passer les concours, désormais accessibles après une licence (bac+3) au lieu d’un master (bac+5). Les lauréats suivront ensuite deux années de formation rémunérée jusqu’à l’obtention de leur diplôme. Une licence dédiée au professorat des écoles sera également créée, couvrant l’ensemble des disciplines enseignées en primaire.
Les premiers ajustements interviendront dès la rentrée 2025 avec des modules préparatoires aux nouveaux concours pour les étudiants en troisième année de licence ou en master MEEF. La réforme complète, incluant la nouvelle licence, sera pleinement opérationnelle à partir de 2026.
Cette refonte répond à une double urgence. Celle de la crise des vocations, qui pénalise le recrutement, et celle de la nécessité de revaloriser le métier d’enseignant. Les autorités entendent ainsi professionnaliser davantage la formation tout en la rendant plus attractive financièrement.
Lors de son déplacement, la ministre de l’Éducation a souligné le caractère prioritaire de ce chantier, qualifiant cette étape de décisive pour l’avenir du système éducatif. Les concours du second degré et ceux des conseillers principaux d’éducation seront également concernés par ces modifications.
Cette annonce s’inscrit dans un contexte tendu, marqué par les récentes protestations des syndicats contre les suppressions de postes. Le gouvernement mise sur cette réforme pour apaiser les tensions tout en modernisant un dispositif souvent critiqué pour son manque d’efficacité.