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Ours des Pyrénées : une population en hausse mais menacée par la consanguinité

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Le plantigrade recolonise progressivement le massif, mais son avenir reste incertain faute de diversité génétique suffisante.

La population ursine dans les Pyrénées affiche une croissance encourageante, avec 96 individus recensés en 2024, dont 22 oursons nés dans l’année. Ces chiffres, publiés par les autorités françaises en collaboration avec leurs homologues espagnols et andorrans, confirment une tendance positive depuis près de deux décennies, avec un taux de croissance annuel moyen de 11 %. Pourtant, cette dynamique démographique masque des fragilités qui pourraient compromettre la pérennité de l’espèce dans la région.

L’un des principaux défis réside dans l’appauvrissement génétique de cette population. Issus de réintroductions limitées dans les années 1990, les ours pyrénéens descendent majoritairement des mêmes lignées slovènes, augmentant les risques de consanguinité. Deux études sont en cours pour évaluer les effets de ce phénomène, dont les résultats seront déterminants pour orienter les futures politiques de conservation. Les associations de protection de la faune plaident pour de nouveaux lâchers d’individus afin d’enrichir le patrimoine génétique, une mesure que les pouvoirs publics tardent à mettre en œuvre.

Les tensions avec les éleveurs persistent, bien que les attaques sur les troupeaux aient légèrement diminué en 2024. Les conflits liés à la prédation sur les ovins et les ruchers restent un sujet sensible, malgré les dispositifs d’effarouchement déployés par les autorités. Paradoxalement, l’expansion de l’aire de répartition du plantigrade – désormais estimée à 7 200 km² – ne s’accompagne pas nécessairement d’une recrudescence des incidents, signe d’une possible cohabitation apaisée.

Reste que la question des réintroductions divise. Quatre ours tués illégalement entre 2020 et 2021 n’ont toujours pas été remplacés, contrairement aux engagements de l’État. Un récent procès impliquant un chasseur ayant abattu une ourse protégée rappelle la nécessité de renforcer la protection juridique de l’espèce. Alors que le massif pyrénéen pourrait accueillir jusqu’à 250 individus selon les experts, l’équilibre entre préservation de la biodiversité et activités humaines demeure un défi complexe.

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