Le ministre des Outre-mer effectue une nouvelle mission à Nouméa pour tenter de sortir le territoire de l’impasse politique.
Manuel Valls s’apprête à revenir en Nouvelle-Calédonie ce samedi, un mois seulement après sa dernière visite. L’objectif est clair. Il s’agit de relancer des discussions bloquées sur l’avenir institutionnel de l’archipel, toujours marqué par les violences de 2024.
Lors de son précédent déplacement fin février, le ministre avait réussi un premier pas en réunissant indépendantistes et loyalistes autour d’une même table, une première depuis 2021. Des ateliers techniques ont depuis été organisés sur des sujets sensibles comme la citoyenneté, les compétences régaliennes ou la gouvernance. Mais malgré ces avancées, les négociations politiques tardent à démarrer.
Cette fois, Manuel Valls concentrera ses efforts sur des rencontres avec les délégations locales, sans multiplier les déplacements sur le terrain. Il rencontrera également des représentants de la société civile et visitera un établissement scolaire. Les échanges doivent s’étaler sur quatre jours, avec l’espoir de poser les bases d’un dialogue constructif.
Pourtant, les obstacles restent nombreux. Le FLNKS, principale formation indépendantiste, exige des garanties méthodologiques avant de s’engager pleinement. Parmi ses conditions figurent la participation de Christian Tein, actuellement incarcéré en métropole, et une supervision internationale des discussions. Des demandes jugées inacceptables par une partie des loyalistes, qui réclament désormais des actes concrets.
La situation économique et sociale aggrave les tensions. L’industrie du nickel, pilier de l’économie locale, traverse une crise profonde. Les finances publiques sont exsangues et les élections provinciales, reportées à novembre, ajoutent une pression supplémentaire. Pour certains observateurs, le risque d’un nouvel enlisement est réel, avec des conséquences potentiellement dramatiques pour l’archipel.
Dans ce contexte, la marge de manœuvre de Manuel Valls apparaît étroite. Les attentes sont immenses, mais les divisions profondes. Le temps presse pour éviter que la Nouvelle-Calédonie ne sombre un peu plus dans l’instabilité.