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Culture

Hyènes et fières de l’être : l’art queer d’une Sud-Africaine

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Dans son atelier de Johannesburg, Hannelie Coetzee redonne ses lettres de noblesse à la hyène, symbole d’une nature libérée des normes.

Au cœur de Johannesburg, une artiste transforme l’image d’un animal souvent méprisé en un emblème de résistance et de diversité. La hyène, habituellement associée à la cruauté ou à la laideur, devient sous son pinceau une figure puissante, révélatrice des comportements queer dans le règne animal.

Son atelier regorge d’œuvres où l’animal tacheté prend vie : dessins à l’encre et au thé rooibos, sculptures façonnées à partir de matériaux recyclés. Loin des clichés, elle dépeint une créature complexe, organisée en sociétés matriarcales, où les femelles dominent avec une morphologie qui brouille les frontières du genre. Pour elle, ces prédateurs incarnent une forme de subversion naturelle, bien loin des représentations simplistes véhiculées par la culture populaire.

Diplômée en sciences, l’artiste puise son inspiration dans de longues heures d’observation dans le parc Kruger. Ses croquis, parfois altérés par le vent, captent l’essence sauvage et indomptée de ces animaux. Son travail s’inscrit dans une démarche plus large, explorant les sexualités non conformistes chez diverses espèces, des girafes mâles s’affrontant dans des duels érotiques aux babouins aux relations polymorphes.

Née dans une famille conservatrice sous l’apartheid, elle a trouvé dans l’art un moyen de réconcilier son identité queer avec le monde qui l’entoure. Ses installations, comme une pissotière écologique ou des fresques urbaines, mêlent engagement écologique et revendications sociales. À travers son œuvre, elle défend l’idée que la nature elle-même célèbre la diversité, bien au-delà des schémas reproductifs traditionnels.

Alors que les droits LGBTQ+ font face à des reculs dans plusieurs pays, son exposition à Washington prend une résonance particulière. En donnant voix aux hyènes et autres créatures marginalisées, elle rappelle une évidence : être différent n’a rien d’anormal, ni dans la savane ni dans la société.

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