Le tribunal de Montpellier confirmait il y a quelques jours le rejet de la procédure d’expulsion des habitants des Aresquiers engagée par la préfecture Héraultaise. Après des années de lutte, c’est le moment de respirer à nouveau pour les Cabaniers.
Les premières constructions faites aux Aresquiers sont apparues au cours du 19ème siècle. Au départ, il s’agissait de cabanes pour les pêcheurs, les chasseurs ou encore les viticulteurs. Aujourd’hui, grâce a des conventions établies par l’Etat, elles se sont changées en vraies maisons, dans lesquelles les habitants vivent, comme dans n’importe quel quartier en France.
Problème : en 2014, le Préfet ordonnait l’évacuation du quartier, avec pour prétexte qu’il se trouvait en zone inondable. L’ARCA (Association des riverains du canal des Aresquiers), créée à la fin du 20eme siècle, lutte depuis lors contre cette décision, prise notamment sans indemnisation.
Des habitants qui tiennent à leur habitat
En 2019, lorsque les habitants ont appris qu’ils seraient expulsables sous peu, Claudine Laberenne, qui vit ici depuis 1985 et accueille l’ARCA chez elle, s’insurgeait « Nous, on a travaillé toute notre vie pour se payer une petite maison et à l’âge de la retraite, on nous met dehors comme des squatteurs, comme des malpropres alors qu’on a toujours tout payé comme tout propriétaire, en payant en plus une taxe domaniale ! »
Dans ce quartier frontignanais, les habitants ont un fort ancrage local, comme le président de l’association Jacky Campla, justement élu grâce à son ancienneté. Il aborde ses « profondes racines en ce lieu », venues de son arrière grand-père, qui a obtenu sa parcelle en 1923, soit il y a presque un siècle.
Il parle également d’une habitante, âgée de 88 ans et née de pêcheurs, dans la même maison dans laquelle elle vit. C’est la plus ancienne maison des Aresquiers, et cette habitante y tient, comme beaucoup d’autres.
La municipalité engagée dans le combat
C’est surement ce pourquoi la mairie de Frontignan s’est engagée depuis le début dans cette lutte pour les habitants. A l’époque, « Au départ c’est Pierre Bouldoire qui nous a défendu et s’est porté en intervention volontaire auprès du tribunal », comme raconte Jacky. Aujourd’hui, « le nouveau maire de Frontignan suit la même démarche, et l’avocat de la mairie nous a défendu dans un cadre historique et patrimonial » .
Ces habitants vivent ainsi un bras de fer contre l’Etat et la préfecture de l’Hérault qui ne cesse de rebondir, allant de report en nouvelles assignations en justice. Selon le président, « l’Etat s’appuie sur les risques d’inondations de façon un peu lourde, puisqu’il y a eu encore moins d’inondations qu’à Frontignan ou à Palavas ». Il ajoute que les Aresquiers n’ont pas connu autant de dommages que ces villes « mais qu’ils continuent d’argumenter sur ça ».
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