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Canada en campagne : l’indépendance économique face à Trump, enjeu clé des élections

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À un mois du scrutin, les deux principaux candidats rivalisent de propositions pour affranchir le pays de son voisin américain, sous la menace des tarifs douaniers annoncés par l’administration Trump.

La course électorale canadienne prend un tournant stratégique alors que les dirigeants politiques multiplient les promesses pour réduire la dépendance économique vis-à-vis des États-Unis. Le spectre des mesures protectionnistes envisagées par Washington domine les débats, poussant les prétendants au pouvoir à repenser leur programme.

Le chef du gouvernement sortant, Mark Carney, a insisté sur la nécessité de rebâtir un modèle économique national plus robuste. Lors d’un meeting dans la banlieue torontoise, il a plaidé pour une refonte complète du système productif canadien. « L’ère où notre prospérité dépendait exclusivement de notre voisin du Sud est révolue », a-t-il déclaré, appelant à développer des filières industrielles autonomes.

Face à lui, l’opposant conservateur Pierre Poilievre mise sur une stratégie d’autosuffisance énergétique et logistique. Le député propose notamment d’accélérer les projets d’infrastructures transcanadiennes pour contourner les routes commerciales traditionnelles passant par les États-Unis. « Nous devons devenir maîtres de notre destin économique », a-t-il martelé devant des partisans au Nouveau-Brunswick.

L’ombre du président américain plane sur cette élection hors norme. Ses récentes annonces de surtaxes sur les véhicules ont provoqué un électrochoc dans l’électorat canadien. Les citoyens interrogés expriment majoritairement leur souhait de voir émerger un leadership capable de résister aux pressions washingtoniennes. « Il nous faut un premier ministre qui ne pliera pas devant les diktats économiques de Trump », confie une résidente d’Ottawa.

L’expérience internationale de Mark Carney, ancien gouverneur de banques centrales, semble pour l’instant jouer en sa faveur dans les intentions de vote. Ses détracteurs lui reprochent cependant son manque d’ancrage politique national. À l’inverse, Pierre Poilievre peine à se distancier de l’image d’un clone canadien du président américain, malgré ses efforts pour promouvoir un programme résolument nationaliste.

Cette polarisation inédite autour des questions économiques et diplomatiques marginalise les formations politiques traditionnelles. Les petits partis, incapables de rivaliser sur ce terrain, voient leur audience s’effriter au profit des deux grands blocs. Les analystes parlent d’une élection « historique » qui pourrait redéfinir durablement les équilibres géopolitiques et commerciaux du pays.

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