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Apollonia : le cauchemar immobilier qui a ruiné des centaines de familles

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Un procès historique s’ouvre à Marseille, mettant en lumière une escroquerie d’ampleur ayant coûté près d’un milliard d’euros à des investisseurs crédules.

Le tribunal correctionnel de Marseille vit un moment exceptionnel avec l’ouverture du procès Apollonia, une affaire d’escroquerie immobilière aux ramifications complexes. Quinze prévenus, dont des notaires et un avocat, comparaissent pour avoir orchestré un système frauduleux ayant spolié des centaines de particuliers, principalement des professionnels de santé. La salle d’audience, installée dans l’ancienne caserne du Muy, accueille près de 760 parties civiles et leurs conseils, témoignant de l’ampleur des dégâts.

Au cœur du scandale, la famille Badache, à la tête de la société Apollonia, basée à Aix-en-Provence. Leur promesse ? Un investissement immobilier sans apport initial, grâce à un montage fiscal avantageux réservé aux loueurs meublés professionnels (LMP). Des médecins, des retraités et d’autres profils aisés ont été séduits par ce mirage financier, croyant bâtir un patrimoine solide. En réalité, ils se sont retrouvés piégés dans une spirale d’endettement, certains perdant jusqu’à leur domicile familial.

Les conséquences humaines sont dramatiques : suicides, dépression, familles déchirées. Pascale Hoffmann, veuve d’un médecin emporté par le désespoir, incarne ce drame. Son mari, incapable de supporter le poids de trois millions d’euros de dettes, a succombé à une surdose médicamenteuse. Comme beaucoup d’autres victimes, elle se bat aujourd’hui pour survivre financièrement, marquée à vie par cette machination.

Les méthodes d’Apollonia étaient implacables : falsification de documents bancaires, emprunts multiples dissimulés, et pression commerciale intense. Les prévenus, eux, minimisent leur responsabilité, évoquant de simples « techniques commerciales agressives ». Pourtant, entre 1997 et 2009, près de 5 300 lots immobiliers ont été vendus pour un montant global avoisinant le milliard d’euros, enrichissant considérablement les dirigeants.

Le verdict, attendu dans deux mois, pourrait condamner les principaux accusés à dix ans de prison et un million d’euros d’amende. Mais pour les victimes, aucune sanction ne compensera jamais les vies brisées par ce système élaboré de prédation financière.

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