L’annonce du président américain relance les tensions avec le Danemark, alors qu’une délégation US s’apprête à se rendre sur une base militaire arctique.
Le président américain a une nouvelle fois exprimé son ambition d’acquérir le Groenland, quelques jours avant la visite officielle de son vice-président sur ce territoire autonome danois. « Nous en avons besoin », a-t-il déclaré, ravivant une polémique déjà vive entre Washington, Copenhague et Nuuk.
Initialement prévue pour inclure des déplacements dans la société groenlandaise, la tournée de JD Vance a finalement été réduite à une simple inspection de la base militaire américaine de Pituffik. Un revirement salué par les autorités danoises, qui y voient un apaisement après des semaines de tensions diplomatiques. Des véhicules blindés et une délégation élargie, incluant l’épouse du vice-président, avaient en effet suscité l’ire des gouvernements groenlandais et danois, dénonçant une ingérence inacceptable.
Le Premier ministre groenlandais par intérim avait qualifié ces préparatifs de « pression étrangère », tandis que la cheffe du gouvernement danois promettait de résister à toute tentative d’influence américaine. La situation est d’autant plus sensible que le Groenland, fraîchement sorti des élections législatives, n’a pas encore formé de nouvelle coalition gouvernementale.
La base de Pituffik, cœur stratégique de la présence américaine dans l’Arctique, sera donc le seul point de passage de JD Vance. Officiellement, il s’agira d’une mission d’évaluation des enjeux sécuritaires régionaux et de soutien aux troupes stationnées sur place. Mais cette justification peine à masquer les véritables motivations géopolitiques derrière cet intérêt soudain pour l’immense île glacée.
Les experts rappellent que ni la Chine ni la Russie ne représentent une menace directe pour le Groenland, contrairement aux ambitions affichées par Washington. Les Groenlandais eux-mêmes, consultés récemment dans un sondage, rejettent massivement l’idée d’un rattachement aux États-Unis.
Riche en ressources minières encore peu exploitées, ce territoire arctique cristallise les rivalités internationales. Les déclarations de Trump, bien qu’habituellement provocatrices, révèlent une volonté persistante d’étendre l’influence américaine dans une région de plus en plus convoitée. Reste à savoir si cette stratégie, maladroitement mise en œuvre, ne risque pas de se retourner contre ses initiateurs.